Le confinement et la vaccination en question
Leçon n°1 de l’épisode passé d’influenza aviaire : l’enfermement des volailles en plein air n’a pas empêché l’accident de Versailleux (Ain), qui en l’occurrence a touché un élevage standard de dindes élevées en bâtiment clos. Leçon n°2 : la vaccination « en anneau » pratiquée sur les palmipèdes fait courir aux exportateurs de tous produits avicoles un risque de mise à l’index internationale. Elle n’implique que les départements où l’on a vacciné, mais aussi les départements où l’on a gavé ou abattu des canards vaccinés. Le département des Landes a vu ses débouchés à l’export se fermer.
En Loire-Atlantique, où les organisations avicoles déconseillaient la vaccination aux éleveurs, celle-ci a quand même eu lieu et la Russie l’a su. Enfin, le transfert de 20 % des canards vaccinés des Landes dans neuf départements du Sud et les déplacements de Loire-Atlantique vers trois autres départements de l’Ouest aura pu éveiller des soupçons dans les pays importateurs.
La consultation a démarré
La DGAL est entrée dans un processus de consultation des vétérinaires, des techniciens et des éleveurs quels qu’ils soient (éleveurs de volailles en plein air ou standard, éleveurs de gibier à plumes ou collectionneurs. Les discussions ont lieu au sein du Comité consultatif de la santé et de la protection animale, qui offre un cadre de réflexions plus large que le Comité de lutte contre les pestes aviaires. La DGAL a réuni tous les acteurs intéressés et distribué un questionnaire en vue de réaliser une synthèse. Ses services présenteront « un certain nombre de pistes » une fois que l’Afssa aura réalisé une nouvelle étude du risque d’influenza à la fin de l’été. L’esprit au ministère reste le pragmatisme avec une ouverture sur le principe de mesures proportionnées.
Au Synalaf (syndicat national des labels avicoles) règne le sentiment que le ministère a compris qu’une sécurisation des parcours en plein air n’est pas moins efficace que le confinement. Un parcours grillagé présente un risque « quasiment nul» de contamination par la faune sauvage, est convaincu Eric Toulgoat, président de la commission sanitaire du Synalaf, par ailleurs directeur des fermiers d’Argoat qui ont expérimenté le parcours grillagé avec contrôle vétérinaire renforcé.
S’agissant des zones à risque particulier, ce dernier n’est pas contre un « confinement spécifique ». La logique se déplace donc de l’enfermement avec l’alternative de mesures de bio-sécurités équivalentes à la logique de mesures de bio-sécurité dont le confinement fera partie.
Quant à la vaccination, Eric Toulgoat croit qu’elle « n’est plus d’actualité» au sein du Synalaf, que la plupart des groupements n’en veulent plus. Il est d’avis, comme l’Organisation mondiale de la santé animale, qu’elle est une solution de dernier recours.