Aller au contenu principal

Le canard à rôtir veut trouver sa place

Le 21 avril à Rennes, les professionnels du canard à rôtir (éleveurs, organisations de production, fabricants d’aliments, accouveurs et abattoirs-découpeurs) ont constitué une interprofession de forme associative, le Comité interprofessionnel du canard à rôtir (Cicar), et placé celle-ci sous la présidence de Jean Rosier (couvoir Moulin Brûlé). Philippe Guillet, responsable de la filière chez LDC, représente la famille des abatteurs au bureau et en assure la vice-présidence.

Les Marchés : A quand remonte le projet d’interprofession Canard à Rôtir et quelle est la représentativité du Cicar ?

Philippe Guillet : Cette interprofession a failli démarrer il y a un an. Elle était depuis en stand by, notamment en raison de l’opération du groupe LDC (NDLR : LDC a repris l’activité de la Coopérative agricole du Morbihan, devenant ainsi le leader du canard de Barbarie et Pékin). Les différentes familles du canard à rôtir se concertent depuis plusieurs années déjà. Aujourd’hui, je dirais que nous avons 90 % de l’abattage et la quasi-totalité des couvoirs.

LM : L’association sert-elle seulement à formaliser ces relations existantes ?

P. G. : Son objet est aussi d’aller vers une interprofession qui va permettre au canard à rôtir de se positionner dans la grande interprofession volaille de chair qui sera sur pied dans 6 mois à un an. En attendant, il faut un interlocuteur canard parce que cette interprofession pourrait se concevoir sans le canard.

LM : Cela ne va pas compliquer le montage de cette interprofession volaille de chair ?

P. G. : La pintade, le poulet, le canard sont aussi différents que le porc, le bœuf et l’agneau en termes de consommation et d’outils de production. N’avoir qu’une interprofession pour les volailles revient à mettre ensemble les mammifères. Les interprofessions vont faire que chaque espèce va trouver sa place.

LM : Quels sont les intérêts particuliers du canard à rôtir ?

P. G. : Le canard de Barbarie est une spécificité française ; une spécialité gastronomique. Il se vend en Europe, au Japon et pèse pour 130 à 140 millions d’euros dans la balance commerciale. A ce titre, il mérite que le ministre de l’Agriculture en prenne soin.

LM : Comment va s’organiser la promotion du canard à rôtir par rapport au canard gras, du Barbarie par rapport au Mulard, du filet par rapport au magret ?

P. G. : On doit aller au-delà des clivages. D’ailleurs, le canard gras est représenté par le Cifog, qui se préoccupe surtout de foie gras et n’entend pas s’intégrer à la grande interprofession volaille de chair. Notre objectif est de développer la consommation de viande de canard. Peu importe si nos actions profitent au canard gras.

LM : L’un des objectifs du Cicar est de régulariser le marché du canard à rôtir. Quelles sont les nécessités actuelles. Et pourquoi ce rapprochement avec le Cidef (Interprofession de la dinde) pour établir des statistiques ?

P. G. : Le marché est plutôt à l’équilibre. Nous avons quand même besoin de confronter nos chiffres pour savoir où l’on va en termes d’éclosions, de mise en place et d’abattage. Le Cidef collecte depuis longtemps des données statistiques sur le canard à rôtir. Son dernier conseil d’administration a décidé d’un accord de principe pour abriter l’interprofession canard moyennant finances. La collaboration entre les deux comités se fera désormais de façon officielle.

 

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Le poulet label Rouge Rungis
Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur »

Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution.…

Volaille : où l’Ukraine dirige-t-elle ses exportations en 2025 ?

En 2025 et 2026, la production de volailles en Ukraine devrait croître lentement, tout comme les exportations, selon les…

Le cours du porc à plérin sur un an
Le prix du porc sous les coûts de production en France

Le prix du porc se creuse à nouveau cette semaine, malgré les insistances des éleveurs de l’amont pour le stabiliser.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio