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Le bœuf canadien regarde vers l’Europe

Richard Fadden préside l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), une instance qui gère les risques sanitaires.

Les Marchés : Quels dossiers vous ont amené à la session générale de l’OIE?

Richard Fadden : L’ESB est un problème important pour le Canada. Je suis aussi venu passer un message à travers un discours que j’ai prononcé hier (NDLR : lundi), disant qu’il y a nécessité à mettre en œuvre les standards sanitaires de l’OIE. J’ai rappelé les vétérinaires en chef à leur responsabilité d’inciter leurs gouvernements à mettre en place les moyens nécessaires et à appliquer les normes scientifiques définies. J’ai rappelé qu’en dépit du soutien de l’OIE au Canada, confronté à des cas de grippe aviaires et à son premier cas d’ESB il y a deux ans, il a été sanctionné par plusieurs pays. Je souligne que l’UE s’est comportée raisonnablement en acceptant tout de suite un plan régionalisé de notre immense pays.

LM : Où en sont les dispositions contre l’ESB au Canada?

R. F. : Nous avons des contrôles à l’importation depuis assez longtemps, des mesures législatives de retrait des MRS à tout âge. L’interdiction de tout produit issu de ruminants dans les aliments pour ruminants s’y est ajoutée il y a plusieurs années. Mais puisque nous avons eu des cas de contamination croisée, l’extension de cette mesure à tous les aliments pour animaux a été publiée il y a deux mois et devrait entrer en vigueur à l’automne.

LM : La persistance de l’impossibilité d’exporter du bétail vivant aux Etats-Unis a au moins une conséquence, celle d’inciter à construire de nouveaux abattoirs sur le sol canadien...

R. F. : Nous avons enregistré 4 nouveaux abattoirs, qui ont augmenté la capacité d’abattage d’environ 30 % en 2 ans. Mais l’opinion est divisée dans la viande. Il y a d’un côté ceux qui pensent que la frontière va se rouvrir incessamment et jugent superflue la politique d’encouragement à l’investissement dans l’abattage. Beaucoup de gens croient que si la frontière demeure fermée un bout de temps, il faudra diversifier les marchés.

LM : L’UE fait-elle partie des marchés visés?

R. F. : Nous avons exporté plusieurs années en Europe, avant de rencontrer le problème des hormones. Nous envisageons , au cas où une volonté de développer ce marché s’affirmerait, de programmer une certification sans hormone. Nous voyons que l’influence de l’Union européenne dans le domaine sanitaire devient importante, surtout à 25 pays !

LM : Les délégués des pays membres de l’OIE vont voter des normes de bien-être animal touchant en particulier au transport. De quel œil le voyez-vous?

R. F. : Nous sommes d’accord avec le cadre défini par l’OIE, sachant que les normes seront décidées dans une seconde phase. Nous souhaitons à terme que ces normes autorisent des réglementations tenant compte de conditions particulières. Je veux parler par exemple de la grande distance séparant, au Canada, l’Ontario de la Colombie britannique, du froid tout comme de la chaleur dans le Sud des Etats-Unis. Là encore la norme définie devra être applicable partout.

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