Le bœuf brésilien en force au prochain Sial
Les exportateurs de bœuf brésilien avaient exporté pour 750 millions de dollars de viande « fraîche » réfrigérée en 2003 ; ils en ont exporté pour plus de 1 750 millions de dollars en 2005, rien moins qu'un petit milliard de dollars de plus, d'après leur association, l'Abiec. Les exportations brésiliennes de cette viande bovine dite « chilled » en langage international monte en flèche. Elles participent grandement à la phénoménale expansion de l'export de bœuf du Brésil ces deux dernières années : + 63 % entre 2003 et 2004, + 23 % entre 2004 et 2005. Le Brésil se met aussi à vendre des découpes et viandes élaborées telles que les portions individuelles de filets, les entrecôtes ou de la viande boucanée qu'on nomme « bresaola » en Italie. Les importants droits de douane de l'Union européenne n'empêchent pas cette valeur ajoutée made in Brasil, de gagner des parts sur ce marché à fort pouvoir d'achat.
L'Abiec explique en partie par le gain de valeur ajoutée les records enregistrés en juillet et août de cette année (355 M$ en juillet et 403 M$ en août, en progression de 18 % par rapport à août 2005). Le journal brésilien « Valeur économique » (4 sept) estime cette hausse de valeur à +10,4 % entre août 2005 et août 2006, portant la tonne de viande à 1 736 dollars.
Une autre explication à ce phénomène est la fièvre aphteuse, qui remet régulièrement en cause la production de certains États. Ainsi, la performance de cet été a été marquée par la réouverture de la Russie aux viandes du Mato Grosso et du Chili à celles du Rio Grande do Sul, après un épisode de cette maladie.
En dépit de cette menace, les 14 plus grandes entreprises du pays s'offrent plus de 1 000 m2 de stand au Sial 2006, dont un restaurant barbecue de 220 m2. Cette surface comprendra un nouvel espace d'« information interactive ». L'Abiec ne se fera pas prier pour exposer ses « prochains chalenges » : lutte contre la fièvre aphteuse, quotas OMC, traçabilité, conditions de travail, barrières sanitaires.