Le bien-être animal reste en discussion
Point de vote des ministres sur le bien-être animal mais une conclusion de la présidence ; c'est ce que prévoyait hier en début d'après-midi à Luxembourg un spécialiste de la politique communautaire avant que les ministres de l'Agriculture abordent leur débat public sur le plan d'action de la Commission européenne d'ici à 2010. Les conclusions de la présidence autrichienne risquent fort de refléter le projet de conclusion des ministres, en faveur de politiques fondées scientifiquement et s'appuyant sur des études d'impact techniques et socio-économiques. La présidence elle-même s'est déjà prononcée en faveur d'approches mettant en balance les préoccupations de bien-être animal et les réalités économiques. Parmi les suggestions faites par le Conseil figurait l'évaluation auprès des consommateurs d'un étiquetage européen faisant état des conditions obligatoires de production et de transport des animaux dans l'Union européenne.
Les ministres devaient aussi discuter du projet de directive concernant le poulet de chair. La présidence autrichienne est favorable à la fixation de normes minimales pour les densités inférieures à 30 kg/m2 et des normes additionnelles au-delà. Elle prévoit de faire analyser la collecte en abattoirs d'indicateurs de bien-être, dont le comptage des lésions des pattes (pododermatites) que la filière française conteste en tant qu'indicateur unique.
La stratégie française, qui passait par le débat public d'hier, semble être de gagner du temps, tant sur le plan bien-être que sur la directive du poulet. Cette dernière, comme l'admet la présidence, va devoir s'inscrire dans le cadre général et le long terme. Et le cadre général s'annonce moins restrictif.