Le Beaujolais: la distillation ne rééquilibre pas le marché
Même si le vignoble beaujolais met à distiller un volume de vin proche des 150 000 hectolitres annoncés dans le cadre du programme de crise instauré en France, il va entamer la nouvelle campagne avec un stock en propriété handicapant. Ce dernier dépasse de quelque 200 000 hl le stock d’équilibre de 400 000 hl. Cette « réalité des chiffres » dans un contexte de surproduction mondiale est toujours brandie par Ghislain de Longevialle, président de l’Union viticole du Beaujolais (UVB), qui a remis son mandat au conseil d’administration mardi dernier, après une manifestation d’opposants aux baisses de rendements que, lui, approuve (lire nos éditions précédentes). Les syndicats des principales appellations du vignoble que sont Beaujolais et Beaujolais Villages, représentant respectivement la moitié et le quart du volume produit, ont décidé de proposer à l’Inao des baisses de rendements de 58 à 53 hectolitres par hectare pour l’AOC Beaujolais et de 57 à 52 hl/ha pour l’AOC Beaujolais Villages, ainsi que pour ses 10 crus (Brouilly, Chénas, Chiroubles, Côtes-de-Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin à Vent, Régnié et Saint-Amour). Cette mesure permet de retirer environ 100 000 hectolitres. Ghislain de Longevialle estime que l’association «Beaujolais tous ensemble», en tête des contestataires, a beau jeu de réclamer une aide à l’arrachage de 10 000 euros par hectare ; un projet travaillé par l’UVB. Il espère que ce projet portant sur 3 000 hectares en 3 ans pourra être déposé d’ici au 31 décembre. Quant aux vendanges 2005, une médiation doit avoir lieu en début de semaine prochaine entre l’UVB et «Beaujolais tous ensemble» sous l’égide du sous-préfet du Rhône. Le ban, coup d’envoi traditionnel des vendanges dans le Beaujolais, dont la récolte est annoncée comme prometteuse, doit être proclamé début septembre.