Lapin : plein feu sur l’intérêt nutritionnel
Le projet national de mise à jour des données nutritionnelles des viandes donne l’occasion à l’interprofession du lapin de formaliser le rapport entre la richesse de cette viande en bons acides gras poly-insaturés et l’alimentation du rongeur. La mise à plat démarrera début 2006, selon le Clipp (Comité lapin interprofessionnel pour la promotion des produits). Des marques ont pris les devants qui mettent en avant l’atout Oméga 3 des portions vendues. Elles s’appuient sur des analyses normalisées par l’Institut national de la recherche agronomique. Le lapin puise ses acides gras poly-insaturés dans la luzerne qu’il consomme en quantité et qui constitue 20 à 35 % de son régime. L’élevage cunicole français consomme à lui seul 18 % de la luzerne déshydratée produite dans l’Hexagone. A la différence des ruminants, le lapin fixe dans sa viande les poly-insaturés (les bons) au détriment des saturés (les mauvais).
Cette viande au profil lipidique si flatteur est pourtant pauvre en graisses. La carcasse entière d’un lapin abattu au poids commercial (y compris sa pellicule rénale graisseuse) n’en contient que 5 à 6 % et les parties vraiment consommées seulement 2 à 4 %, selon le spécialiste qui conseille le Clipp. Malgré tout, une portion de viande de lapin couvre au moins le tiers de l’apport quotidien recommandé en Oméga 3.
Cet éclairage nutritionnel, de mieux en mieux relayé par la presse féminine, contribue à la modernisation de la consommation de lapin. Une modernisation qui se manifeste par la vente de découpes faciles à préparer et rapides à cuire. Le Clipp se doute aussi que l’installation du lapin à un niveau de prix supérieur à la volaille standard tend à écarter les traditionnels consommateurs ruraux de plus de cinquante ans.
Progression des ventes
Les ventes augmentent à grands pas en région parisienne et au moins un achat sur quatre se fait en France sous forme de découpes. La progression des ventes en libre-service de cuisses, râbles, gigolettes (épaule avec dessus de côtes), filets ou « médaillons » à poêler est de 24 %. L’industrie propose aussi des carcasses entières désossées pour les restaurateurs.
D’après le panel Sécodip, les achats des ménages en grandes surfaces ont progressé de 3,8 % entre 2005 et 2004 (suivi jusqu’au 9 octobre). Les achats se seraient envolés ces dernières semaines ; toutefois, le Clipp soupçonne une erreur d’appréciation.