Lapin : comment faire rebondir les achats
L'interprofession du lapin (Clipp), réunie en assemblée générale mardi à Paris, a constaté plusieurs évolutions de la consommation : les achats des ménages constatés en 2005 sont en progression de 2,8 % en volume. Ils ont particulièrement progressé en hypermarchés et supermarchés, et globalement en GMS (+ 4,1 %). Cette progression a été tirée par les ventes de découpes (+ 21 %). Celles-ci atteignent maintenant 31% du volume vendu aux ménages selon Secodip/TNS, tous circuits de distributions confondus. Leur prix a diminué de presque 10 %, ce qui a pu aider à leur vente. Les GMS écoulent maintenant plus de 73 % du volume acheté par les ménages. Les achats ont reculé légèrement dans les circuits traditionnels.
Ce qui inquiète les opérateurs, c’est la perte irrémédiable d'acheteurs. Environ un quart a été perdu l'an dernier, et les acheteurs gagnés ne pallient pas cette érosion. L'évolution s'explique en partie par une proportion plus importante de seniors parmi les amateurs, dont le nombre s'amenuise naturellement. Mais certains sont peut-être aussi rebutés par les prix.
Si le prix de la pièce entière s'est stabilisé en hypermarchés et hard discount, il a sensiblement progressé pour s'établir au dessus de 7,5 euros//kg. Chez ces détaillants, le prix au kilo a gagné près d'un euro au kilo en quatre ans. Cependant, les opérateurs voient émerger un nouveau type de consommateur : le foyer aisé. Ce dernier a la capacité d'absorber les coûts élevés d'abattage et de découpe, dus aux pertes importantes en co-produits qui caractérisent l'espèce. Une étude est en cours sur les qualités nutritionnelles de la viande de lapin (dont notamment l'apport en Omega 3) afin de mieux promouvoir celle-ci.
L'autre constat encourageant concerne la production. Le produit est beau, les éleveurs sont organisés en groupements, de plus en plus spécialisés (un quart le sont à 100 %) et pratiquent les techniques modernes « rationnelles». D'après un sondage, plus de la moitié encourageraient un jeune à s'installer dans cette production. Rassurés sur le potentiel de renouvellement des producteurs, le Clipp est décidé à suivre de près les installations dès la mise en route des projets.