Lait : Lemétayer lance un appel à la « raison»
Le président de la FNSEA Jean-Michel Lemétayer, précédemment président de la FNPL, a affirmé hier à Paris son « total soutien » aux producteurs de lait contestataires, à l’occasion d’une présentation à la presse du prochain salon de l’élevage (le Space) à Rennes. Il a souhaité « que la raison revienne » aux industriels et appelé les familles professionnelles à se remettre sans tarder autour de la table de négociation, y compris pour traiter du trimestre en cours. La raison, a-t-il expliqué, veut que les modalités de fixation des prix payés aux producteurs s’appuient sur les tendances de marché et des règles du jeu. Au contraire de l’alignement sur le moins-disant auquel voudraient se conformer les industriels. Ainsi, l’argument tant ressassé du prix payé en Allemagne a peu de rapport, selon lui, avec ce qu’on peut espérer à l’amont des filières françaises. Et le motif à baisser les prix sous prétexte que les éleveurs vont toucher des aides directes est « insupportable ».
La question du prix a amené le président de la FNSEA à plaider en faveur d’une politique de prix, condition nécessaire, pense-t-il, au maintien d’un tissu rural. Une position qu’il va affirmer publiquement dans les prochaines semaines.
« Journée blanche » dans le grand Ouest
Sur le terrain, la contestation se poursuit de plus belle. La collecte de lait sera fortement perturbée aujourd’hui dans le grand Ouest. Les fédérations régionales ont décrété une « journée blanche » consistant à bloquer les camions-citernes dans les fermes et à l’entrée des laiteries.
Pas de quoi cependant arrêter les outils de conditionnement et de transformation, explique Henry Brichart, président de la FNPL, puisqu’il s’agit de blocages de quelques heures de citernes réfrigérées.
Dans le Nord-Pas de Calais, dès l’aube, une trentaine de manifestants ont bloqué l’entrée de l’usine Nestlé de Cuincy. Un peu partout, les Jeunes Agriculteurs se chargent de « déréférencements » en grandes surfaces. La FNPL, qui veut mettre sur pied une « journée nationale d’action », va prochainement en choisir les méthodes.