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Lait bio : pourquoi la crise va se poursuivre ?

A l’occasion d’une réunion au ministère de l’Agriculture le 21 février dernier, la filière laitière biologique a alerté les pouvoirs publics sur la crise actuelle mais également sur le risque de destruction de valeur à moyen terme.

© Pixabay

Face à un essoufflement de la consommation de produits laitiers biologiques et une production de lait biologique qui continue d’augmenter, la filière laitière bio a alerté les pouvoirs publics sur le risque de destruction de valeur de sa filière, lors d’une réunion au ministère de l’Agriculture le 21 février.

L’interprofession a réclamé 71 millions d’euros d’aides pour passer la crise et maintenir la production laitière biologique.  « Nous avons estimé à 60 millions d’euros le manque à gagner pour la filière laitière biologique française en 2022 et à 71 millions d’euros en 2023 », précise Yves Sauvaget, président de la commission bio du Cniel, rencontré dans le cadre du salon de l’agriculture.

Lors de la réunion au ministère de l’agriculture, la filière a également demandé la réaffectation partielle des reliquats du budget dédié au financement à la conversion bio, soit 340 millions d’euros.

Elle a rappelé que la filière avait atteint les objectifs ambitieux de « doubler la production en agriculture biologique à 5 ans en adéquation avec la demande d’ici à 2022 », mais qu’elle se trouve désormais confrontée à un déséquilibre offre-demande.

Des excédents en 2022 mais…

Avec 1,260 milliard de litres de lait biologique collectés, la filière a été excédentaire en 2022, entraînant des déclassements d’une grande partie du lait bio vers le conventionnel. Les exploitations biologiques les plus touchées restent celles en zone de montagne et celles livrant à des entreprises spécialisées à 100% dans le bio, qui n’ont pas pu compenser avec les prix du conventionnel. « Et même si la restauration collective jouait le jeu en arrivant à 20% d’achats en produits bio, on estime que cela n’absorberait que 15% de ces excédents », explique-t-on au Cniel.

A fin 2022, il y a eu 120 cessations d’activités dont 40 déconversions, soit environ 3% de l’activité laitière biologique, selon l’enquête de conversion du Cniel. Il est estimé que pour 2023, ce taux devrait passer à 4-5% avec environ 150 cessations d’activités, dont un tiers de déconversions. Pour autant, les déclassements vont continuer de croître pour atteindre 530 millions de litres en 2023 (43%), toujours selon le Cniel.

… un manque de lait dans trois ans

Et cette destruction de valeur pourrait se poursuivre bien après 2023, si la consommation repart après le ralentissement de l’inflation et que la restauration collective joue le jeu des 20% de produits biologiques dans ses achats. « Il est clair qu’on pourrait manquer de lait dans les trois à quatre ans à venir, alors qu’on va en perdre probablement 200 millions de litres en trois ans », conclut un économiste du Cniel.   

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