L’AG d'Inaporc a plaidé pour la productivité
La compétitivité de la filière porcine est plus que jamais d'actualité . Guillaume Roué, président d'Inaporc, l'a rappelé mardi à l'assemblée générale de l'interprofession du porc. Résister aux importations de pays tiers et maintenir une présence de la viande française à l'extérieur du marché commun s'imposent alors que Peter Mandelson, le commissaire européen en charge du Commerce, laisse envisager un démantèlement aggravé des barrières tarifaires et que l'UE s'est engagée (sous conditions, certes) à supprimer toute restitution à l'exportation en 2014. Quelques perspectives ont été éclairées par une série d'interventions sur « la place de la filière porcine dans les échanges internationaux».
La suggestion de Peter Mandelson de se rapprocher de la position du Brésil et du G20 dans les négociations du cycle de Doha implique un abaissement moyen des barrières tarifaires de plus de 50 %, contre 40 % selon l'engagement communautaire d'octobre dernier, a exposé Jean-Marie Aurand, directeur général des politiques économique et internationale au ministère de l'Agriculture.
Les aspects sanitaires dans les règles de l'OMC
Cela veut dire que la diminution de la protection atteindrait les produits les moins protégés comme la viande de porc. Un responsable présent dans la salle a réagi en plaidant pour la construction d'une « filière forte d'un bout à l'autre ». L'assemblée, connaissant cet impératif, n'a pas désapprouvé.
Seulement, certaines contraintes réglementaires vont à l'encontre de la baisse des charges recommandée, a-t-il été soulevé. Sur ce point, le nouveau directeur général de l'Alimentation au ministère de l'Agriculture, Jean-Marc Bournigal, a invité à considérer certaines charges d'ordre sanitaire comme des investissements. Il venait en effet de rappeler à la table ronde que les aspects sanitaires font partie des règles de l'OMC. Selon lui, les fortes exigences du marché européen devraient être opposables aux pays tiers. Un troisième questionneur a réclamé une « clarification » sur le droit des groupements d'éleveurs à distribuer des médicaments.
Réagissant au rapport de l'Office alimentaire et vétérinaire (OAV) sur les failles du contrôle des résidus au Brésil (lire en page une, rubrique « à savoir »), un autre responsable a réclamé la suspension des importations de viande porcine brésilienne jusqu'au prochain rapport de l'OAV sur ce pays.
La filière française doit aussi améliorer sa compétitivité à l'export, estime-t-on à l'Inaporc. Non parce que les restitutions sont appelées à disparaître (le porc européen en consomme peu), mais parce que la France mérite une meilleure place parmi les exportateurs européens. Un document de l'Observatoire International Inaporc, conçu spécialement pour l'AG, montre que la France a été le cinquième fournisseur européen du Japon l'an dernier (à hauteur de 41 millions d'euros) derrière l'Irlande, l'Autriche, la Hongrie et très loin derrière le Danemark (929 millions). Elle a été le quatrième fournisseur de la Russie (pour 22 millions d'euros) derrière l'Allemagne (58 millions), le Danemark et l'Espagne.
Inaporc, qui relie tous les chaînons de la filière jusqu'aux distributeurs (et bientôt la restauration collective), s'est dotée en 2005 d'un budget de 10 millions d'euros (3,8 millions venant des éleveurs et 4,2 millions de l'aval). Elle projette de renforcer son soutien à la communication sur les points de vente.