L’abondance de grains a dominé 2005
Sur le marché mondial, les prix des céréales et du soja ont, comme en 2004, pâti de l’abondance ainsi que de l’influenza aviaire en Asie. Dès le printemps, la promesse d’importantes récoltes a affaibli le marché. Le soja, qui avait atteint début 2004 son niveau le plus élevé depuis 16 ans, s’est calmé cette année, de même que le blé qui a globalement peu varié. Le maïs a particulièrement été affecté par un important niveau de production et de stocks très élevés aux Etats-Unis, en Europe et dans le monde.
L’influenza aviaire, à cause des abattages qu’elle a suscités en Asie, mais aussi de la sensibilité des consommateurs d’Europe du Sud à ce sujet, a pesé sur les cours du soja et du maïs. Toutefois, son impact reste « relativement modeste » d’après le CIC (conseil international des céréales), du fait de la reconstitution rapide des cheptels atteints et du report de consommation sur la viande porcine.
En Europe, les cours des blés de la Mer Noire se sont au contraire durcis, « suite à des exportations substantielles et la perspective d’un repli notable l’an prochain», écrit le CIC.
L’ampleur des récoltes mondiales devrait encore peser sur les cours en 2006, mais ceux-ci varieront surtout en fonction des perspectives d’offre et de demande pour 2006/07. « La Chine continuera de donner une direction au marché», a jugé un courtier interrogé par l’AFP. Elle pourrait détrôner l’Egypte comme premier importateur de blé, et devenir importateur net, et non plus exportateur, de maïs. L’Irak, l’Iran et l’Inde pourraient également être de gros consommateurs. Selon Joe Victor, analyste d’Allendale également interrogé, le manque de pluies en Argentine est préoccupant pour le soja.
Autres éléments déterminants, le fret maritime s’apaise tandis que le dollar s’apprécie face à l’euro, ce qui est favorable aux exportations européennes. Le CIC voit que le fret réagit au ralentissement de la demande asiatique en minerais de fer et à une plus grande mise en circulation de vraquiers. Le coût élevé du pétrole est une nouvelle donne. « Les co-produits de l’éthanolerie de maïs aux Etats-Unis ont déjà dépassé en volume les corn gluten feed, issus de l’amidonnerie», faisait remarquer le mois dernier dans Les Marchés Patricia Lecadre, animatrice des journées de l’Aftaa pour les spécialistes de l’alimentation animale. En Europe, la culture du colza gagne du terrain et l’offre en tourteau de colza augmente.