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La volaille reste adaptée à tous les budgets

Avec la hausse des coûts d'élevage et des prix de vente au détail, l'industrie mise sur la multiplication des actes d'achats. Ainsi faut-il comprendre le slogan « 5 fois par semaine » du prochain « mois de la volaille ».

André Melot, président de la FIA (fédération des industries avicoles) préfère tabler sur le maintien d’un aliment cher au-delà de la prochaine récolte. C’est plus sûr. Et pour mieux se faire comprendre des consommateurs, il s’inscrit en faux contre l’idée, soulevée par l’Office de l’élevage (LM du 8 février), selon laquelle les abatteurs de volailles auraient correctement répercuté les hausses du coût alimentaire entre 2006 et 2007.

Les prix de gros moyens à Rungis en 2007, comparés aux prix moyens de 2006, montrent une hausse modérée (de l’ordre de 5 %), défend-il, si l’on retranche les extrêmes (les plus hauts de 2007 et les plus bas de 2006). Le représentant des industriels s’accorde avec celui des PME du Cnadev pour estimer qu’une hausse de 25 % en moyenne aurait été nécessaire pour couvrir le renchérissement du granulé entre juin 2006 et aujourd’hui. Le surcoût cumulé en 18 mois est de 22 % pour un poulet label, 27 % pour un poulet PAC et 24 % pour la découpe, fait valoir André Melot.

Les prix de détails risquent-ils de décourager la consommation ? A la FIA, on se remémore les prix payés par les consommateurs en 2001, dans une France perturbée par la deuxième crise de la vache folle, assez comparables à ceux de 2007 en euros courants (sans tenir compte de l’inflation) : 4,21 euros/kg en 2001 pour un poulet PAC et 4,33 euros en 2007, 6,30 euros/kg en 2001 pour tous produits de volailles en 2001 et 6,19 euros/kg en 2007 avec pourtant une proportion plus importante de produits élaborés, 9,04 euros/kg en 2001 et 7,32 euros/kg en 2007 pour les panés frais qui sont vraiment devenus des basiques… Depuis ce temps, les distributeurs ont conservé leurs marges en pourcentage, affirme le syndicat des industriels.

Le mois des découpes de volailles

Également président de l’APVF (association de promotion de la volaille française), Alain Melot montre que l’industrie française offre une très large palette de produits s’adaptant à tous les moments de consommation et à toutes les bourses. Les premiers prix font concurrence à la côte de porc et le haut de gamme (dont fait maintenant partie l’escalope de dinde) reste abordable au regard du bœuf à griller et du poisson. Il estime que le mois de mars, choisi pour une campagne de promotion sans précédent ( Les Marchés du 4 février), sera propice à la fidélisation de tous les consommateurs. Mars est ordinairement le mois de la reprise de la consommation de volaille après le creux traditionnel de février. Le futur « mois de la volaille » annonce l’été, une saison très favorable. En choisissant le slogan « De la volaille 5 fois par semaine et pourquoi pas ? », inspiré des fruits et légumes, l’APVF veut attirer l’attention sur la variété offerte et les bienfaits nutritionnels de la viande de volaille : protéine, vitamines, peu de gras, plus de fer que dans le poisson. Les idées de recettes qui seront distribuées mettent en œuvre des aiguillettes de canard, des émincés de poulet, des tranches de suprêmes de pintade, des cubes de dinde… La viande en tant qu’ingrédient.

L’APVF engloutit dans cette campagne presque la totalité de son budget annuel (entre 500 000 et 550 000 euros) : 450 000 euros, dont un report d’aide publique pour 2007 de 50 000 euros, sont engagés dans les spots radiophoniques de l’animateur radiophonique Jean-Pierre Coffe, les millions de stickers, les affiches, les sets de table pour la restauration et les animations ....

Reprise des expéditions de poulet

Le reste du budget de l’APVF devrait être consacré à la relance des expéditions dans les pays de l’UE. Si les expéditions de viande de dinde poursuivent leur déclin, celles de poulet et de canard se maintiennent. L’Office de l’élevage a calculé d’après les Douanes une hausse de 12 % des expéditions de poulet en 2007, qui ont quasiment retrouvé leur niveau de 2004-2005. Elles ont augmenté notamment à destination du Sud de l’Europe (Espagne, Italie), mais aussi vers l’Allemagne. « Elles ont été favorisées par des cours particulièrement élevés dans ces pays », lit-on dans le rapport annuel de l’Office. La progression des volumes par rapport à 2006 a porté à la fois sur les découpes fraîches (+ 16 %), l’entier congelé (+ 50 %) et les préparations et conserves à base de poulet (+ 22 %). Cette embellie compense quelque peu l’importation croissante des découpes importées des pays tiers, dont l’agroalimentaire européen, dont français, est friand.

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