La ville de Brive s’offre un abattoir public
Avec près de 10 M d’euros d'investissements, le nouvel abattoir de Brive a été inauguré le 10 décembre par Michel Barnier, Ministre de l'Agriculture, après une mise en route effectuée quelques jours auparavant. Employant 40 personnes, sur trois chaînes d'abattage multi-espèces, la structure implantée sur la zone de la commune de Saint-Viance aux portes de la cité gaillarde, devrait traiter un minimum de 10 000 tonnes annuelles.
Destiné à remplacer l'unité obsolète du Teinchurier, l'abattoir qui aura demandé quinze mois de travaux pour se réaliser, aura bénéficié d'un montage juridique et financier qualifié par ses auteurs comme « unique en France ». C'est un partenariat public-privé dans lequel le premier a investi à hauteur de 40 % et la société Sabcor (Société d'abattage de la Corrèze détenue pour les 2/3 par Bevicor-Viandes de Corrèze et pour 1/3 par Arcadie Sud-Ouest) à hauteur de 60 %. Le ministère de l'Agriculture a validé ce montage dans lequel l'abattoir public est construit par des privés qui disposent d'un bail foncier emphytéotique ; cet abattoir public a une délégation de service public de 18 ans renouvelable étendue jusqu'à la mise en quartiers des carcasses.
Frédéric Soulier, président du SDA et vice-président du Conseil général de Corrèze, défend cette conception de « PPP » (partenariat public-privé) selon laquelle un professionnel de la viande exploite l'outil, dans un souci d'efficacité, au bénéfice des filières et de l'emploi.
Les gros bovins, les veaux et les porcs continueront d'être traités à Brive, dans des conditions optimales, au sein d'installations techniques ultra-modernes (notamment une chaîne mixte automatisée Veau et Bœuf. Il en va de l'avenir des filières départementales - notamment celle du veau sous la mère - qui attendaient depuis une quinzaine d'années un outil à la mesure de leurs ambitions.
Bernard Murat maire de Brive et président de la Communauté d'agglomérations, s'en félicite. La mairie du petit village de St.-Viance, dont la population a doublé depuis 1970 à 1 620 habitants, voit arriver une manne de taxe professionnelle inattendue. Tout le monde aura
mis la main à la poche pour que le projet devienne une réalité, avec quelques incertitudes malgré tout sur l'avenir du nouveau bâtiment. Car il ne reste plus qu'à y faire venir les clients, autrement dit les éleveurs alentour, dont bon nombre étaient partis faire abattre ailleurs lors du déclin du Teinchurier. Cependant, les tarifs de démarrage proposés sont inférieurs aux engagements tarifaires et la Sabcor constitue déjà un usager de poids. Réponse dans quelques mois.
* La participation publique implique le Feoga, la POA (prime d'orientation agricole), l'Office de l'élevage ainsi que le département de la Corrèze, la région Limousin et la Communauté d'agglomérations de Brive.