Aller au contenu principal

La truffe française se cherche un avenir

La filière envisage de doubler les surfaces d’arbres truffiers pour pallier la chute de la production.

Florissante au cours du dernier tiers du XIXe siècle, avec un record de 1 600 tonnes en 1868, la production française de truffes, qui ne devrait pas excéder la vingtaine de tonnes pour la campagne 2006-2007, est à la recherche d'un plan de relance pour faire face à l'invasion des truffes chinoises. « Il faudrait doubler les surfaces plantées en arbres truffiers, actuellement de 10 000 hectares, mais nous n'arrivons pas à intéresser à notre plan la Commission européenne», déplore Jean-Charles Savignac, président de la fédération française des trufficulteurs (FFT).

« Votre proposition de création d'une prime communautaire de plantation (...) ne s'insère pas dans les outils disponibles actuellement», a répondu la commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel, dans une lettre, datée du 30 août, adressée à M. Savignac.

Aussi la FTT, qui défend les intérêts des 20 000 planteurs et récoltants de truffes, entend désormais sensibiliser les parlementaires européens à son plan de relance, même si seulement « quelques dizaines de familles vivent uniquement de la truffe en France», selon M. Savignac.

Première fête de la truffe à Brive les 2 et 3 février

Chute de la démographie paysanne, abandon des pratiques traditionnelles de cultures, reboisement et embrousaillement: les causes sont multiples pour expliquer la chute de la trufficulture en Europe. Conséquence: les prix s'envolent. Ainsi, 160 kilogrammes de truffes ont été vendus à des prix oscillant entre 350 et 800 euros le kg, le 2 janvier, lors du cinquième marché de la saison à Lalbenque (Lot). Les professionnels ont payé de 350 à 450 euros le kg et les particuliers de 450 à 800 euros le kg. La France, l'Italie et l'Espagne ne produisent plus qu'une centaine de tonnes de truffes noires par an et une cinquantaine de tonnes, principalement en Italie, de truffes grises.

En France, on trouve trois grandes zones de production de truffes: truffe noire dans le Sud-Ouest (Périgord, Lot, Charente) et dans le Sud-Est (Drôme, Vaucluse et Alpes-de-Haute-Provence) et truffe grise (Bourgogne et Lorraine). Ce qui oblige à des importations de Chine, pays qui récolte environ une centaine de tonnes par an, dont la moitié est exportée en France et en Italie.

Mais il est facile de vendre à un consommateur non averti de la truffe de Chine (Tuber indicum) ou brumale (T. brumale), avec un arôme faible, en lieu et place de la truffe de Bourgogne (T. uncinatum) ou de la truffe dite du Périgord (T. melanosporum), la plus recherchée, surnommée le «diamant noir» par les gastronomes.

Pourtant, plusieurs établissements - notamment l'Ecomusée de Sorges (Dordogne), la Maison de la Truffe et du Tricastin à Saint Paul Trois Châteaux (Drôme) et la Maison de la Truffe du Lubéron à Ménerbes (Vaucluse) qui attirent plus de 30 000 visiteurs par an - informent sur les différentes espèces de truffes, « tubercule charnu couvert d'une espèce de croûte dure, chagrinée et gercée à sa superficie» selon une définition datant de 1711.

Pour populariser sa cause, la filière de la trufficulture française qui estime générer un volume d'affaires total de 100 millions d'euros a décidé d'organiser la première fête internationale de la truffe à Brive (Corrèze) les 2 et 3 février. « Cet évènement fédérera autour du monde de la truffe, les associations de producteurs, confréries, conservateurs, transformateurs, scientifiques et écrivains», assure Jean-Pierre Francy, président du Causse Corrézien, le syndicat intercommunal qui gère le lac de Causse et la zone truffière au sud-ouest de Brive.

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

Anvol analyse volailles
Poulet : la hausse de 3,7 % de la production française ne suffit pas pour répondre à la demande

La consommation de volailles, et en particulier de poulet, poursuit sa progression amorcée depuis plusieurs années. Les achats…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Les prix des œufs arrêtent leur progression en Europe avant les fêtes

L’évolution des prix des œufs français, au 12 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio