La tremblante caprine sous étroite surveillance
Le cas d’ESB découvert la semaine passée chez une chèvre abattue il y a deux ans pose aux autorités sanitaires un problème bien différent de la vache folle chez les bovins. D’une part, il semble que les prions (supposés être les vecteurs de transmission des EST) se diffusent davantage dans l’organisme des petits ruminants (la chèvre et le mouton). D’autre part, il apparaît que la tremblante se manifeste très rarement chez la chèvre (plus que chez le mouton). Toutefois, seule une surveillance accrue dans cette espèce dira si c’est vraiment le cas. Et qui sait si une ESB, transmissible à l’homme, ne se cache pas derrière de nombreux cas de tremblantes ? Le test qui permet de différencier les deux maladies demande au moins deux ans. Ces éléments seront pesés cette semaine au cours d’un « forum consultatif» par le groupe scientifique sur les risques biologiques (BIOHAZ) de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA).
Les produits laitiers de chèvre préoccupent moins les spécialistes que la viande. Dans le cas du lait, il n’y a « pas de certitude absolue» que le lait de chèvre soit indemne, contrairement au lait de vache, a rappelé le professeur Marc Eloit Marc Eloit est professeur à l’Ecole nationale vétérinaire qui coordonne le réseau de laboratoires ayant mis en évidence le premier cas au monde d’ESB chez une chèvre. à l’AFP. Cependant, l’AESA a établit que l’absence de sang dans le lait, garanti par le retrait usuel de laitières malades ou atteinte de mammite, éloigne suffisamment le risque.
Dans le cas de la viande, l’Efsa a réaffirmé vendredi que les importantes lacunes d’information actuelles ne permettent pas, à ce stade, de quantifier les risques liés à l’ESB chez la chèvre. D’où le souci d’établir la prévalence de la tremblante caprine. Plus de 140 000 chèvres (saines, malades ou mortes) ont été testées depuis avril 2002 dans l’UE. La Commission propose d’étendre ce régime parmi les chèvres saines à 200 000 tests pendant 6 mois, en priorité dans les pays où l’ESB est présente. Tout cas de tremblante donnera lieu à une recherche ESB. Ces mesures seront soumises aux Etats membres au prochain comité de la chaîne alimentaire et de la santé animale, les 2 et 3 février. Les conclusions de l’AESA sont attendues d’ici à juillet 2005.