La pluie et le beau temps sur le marché du cacao
Les cours des fèves de cacao se maintiennent à des niveaux relativement élevés (plus de 1 400 dollars la tonne à New York contre généralement moins de 1 100 $/t ces deux dernières années) en dépit d’annonces d’une récolte abondante et prématurée en 2005-2006. Ce ne sont que des annonces. La production est imprévisible, tant en volume qu’en qualité, d’autant plus que les troubles se poursuivent en Côte-d’Ivoire, de loin le premier pays producteur avec 40 % de la production mondiale en 2004-2005.
Le risque de sécheresse demeure en Côte-d’Ivoire. Néanmoins, l’Organisation internationale du cacao (ICCO) mise sur un excédent mondial de 70 000 tonnes de la production mondiale lors de la campagne 2005-2006 qui commence en octobre prochain. En fait, ce surplus hypothétique succède à un déficit de 106 000 tonnes pour 2004-2005. Ce stock a été sensiblement réévalué à la baisse dans le bulletin trimestriel de l’Icco rendu public la semaine passée. De plus, un surplus de 70 000 tonnes est minime en comparaison des 276 000 tonnes enregistrées pour la campagne 2003-2004.
De plus, l’Icco a réévalué à la baisse son estimation de la production de 2004-2005 (3,216 millions de tonnes contre 3,194 Mt précédemment) tout en réévaluant à la hausse les broyages de fèves, qui dépassent largement la production à 3, 268 Mt. Cela fait diminuer les stocks de fin de saison (soit septembre 2005) de 7,2 % à 1,372 Mt.
Parmi les incertitudes pesant sur la prochaine récolte, figure en première ligne l’état de guerre civile en Côte-d’Ivoire, qu’envenime la perspective d’élections présidentielles en octobre prochain. A son assemblée générale tenue à la mi-août, l’Union des coopératives exportatrices de Côte-d’Ivoire, a constaté que son intention de réaliser le quart de la production nationale en dépend.
La qualité des fèves est aussi difficile à prévoir que le volume de récolte mondial. D’après le Cirad, centre de recherche en agriculture tropicale, l’état des cultures tend à se dégrader dans le monde, au détriment du potentiel d’arôme du chocolat.