La pêche française de plus en plus productive
En 20 ans, le nombre de navires de la flotte de pêche métropolitaine a chuté de 53%. Cette baisse a surtout porté sur les petits navires remplacés par des bateaux plus puissants. Même si la puissance motrice globale a reculé de 18%, les capacités de capture ont progressé grâce aux progrès techniques (GPS, informatique, électronique embarquée pour la détection...). Par ailleurs, dans la zone Nord-Manche-Atlantique, le nombre de navires pratiquant les arts dits «dormants», techniques passives utilisant le filet, le casier ou l'hameçon, a baissé de 55% alors que les navires pratiquant les arts «traînants» (techniques actives) comme les chalutiers et dragueurs n'ont diminué que de 20%. Or ce type de pêche, peu sélectif, s'avère plus destructeur pour l'habitat et la ressource que le premier. Ces chiffres, pour la période 1983-2003, sont issus du système d'information halieutique (SIH) de l'Ifremer, établi en collaboration avec les professionnels et présenté hier à la presse. Ils seront utilisés par le ministère de l'agriculture qui prépare un plan d'avenir de la pêche. Cette évolution montre comment «la logique de la course au poisson», s'est imposée chez les pêcheurs confrontés à la politique de quotas collectifs imposée par Bruxelles : c'est à celui qui pêchera le plus de poissons avant l'autre. Or les professionnels ont rejoint l'avis des scientifiques pour dire que la ressource halieutique se raréfie. « On a bien conscience que la ressource de la mer n'est pas inépuisable», déclare Pierre-Georges Dachicourt, président du comité national des pêches maritimes et des élevages marins.