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La nutrition animale au cœur des enjeux mondiaux

Les fourrages apportent plus de la moitié des protéines d'origine végétales, selon Laurent Morin, responsable de Feedsim.
© DR

Sur les 13 milliards d’hectares disponibles dans le monde, l’urbanisation et ses tentacules (trains, routes…) en consomme 4,1 milliards (Mrds), la forêt en garde 4 Mrds et les terres agricoles 4,9 Mrds. Sur ces dernières, la part des prairies et pâturages domine avec 3,3 Mrds d’hectares. Voici un des premiers constats de Feedsim, association rassemblant les acteurs de l’alimentation animale du Grand Ouest, qui vient de se livrer à une analyse en profondeur des productions et des utilisations de protéines végétales. « Nous avons inclus les fourrages dans notre étude, car ils apportent plus de la moitié des protéines d’origine végétale mais sont souvent oubliés, les analyses se concentrant sur les protéines issues des oléagineux, voire, plus récemment, des céréales », explique Laurent Morin, responsable de Feedsim, qui présentait l’étude complète lors du récent Space de Rennes.

Il chiffre ainsi à 800 millions de tonnes la production mondiale de protéines végétales : 50 % via les fourrages et le reste pour les cultures : céréales (207 Mt de protéines végétales), oléagineux (135 Mt), protéagineux (10 Mt) et autres cultures (40 Mt). Sur ce total, l’alimentation animale en consomme 631 Mt (dont les 400 Mt de fourrages) et l’alimentation humaine 137 Mt, les autres usages (énergie, chimie verte) se plaçant à 28 Mt.

L’alimentation animale consomme une large part des protéines végétales issues des procédés de transformation agroalimentaire, tourteaux en tête, mais aussi corn gluten ou bien encore mélasse. Elle se place donc surtout en complémentarité plus qu’en concurrence de la nutrition humaine et s’avère indispensable à l’équilibre économique des filières, d’après Feedsim.

L’Europe utilise 7,1 kg de protéines végétales pour 1 kg de protéines animales

Dans le concert mondial, l’Europe s’affiche comme un importateur net de protéines végétales, avec une situation très hétérogène entre les pays. Ainsi, la France, grâce à ses céréales et ses coproduits comme le tourteau de colza issu de la filière énergie, est un des rares pays européens excédentaires, même si nous importons du soja et, de plus en plus, du tournesol Hi Pro.

Avec 631 Mt de protéines végétales, l’élevage mondial produit 68 Mt de protéines animales dont 51 % issues des bovins. Le lait, avec 25 Mt de protéines animales arrive en effet largement en tête. L’Europe est plus productive que la moyenne mondiale puisqu’elle n’utilise plus que 7,1 kg de protéines végétales pour produire 1 kg de protéines animales, notamment grâce à l’industrie des aliments composés. Le lait est ici aussi majoritaire (5,2 sur 11,3 Mt). La France se distingue par une part encore supérieure du lait (0,9 Mt sur 1,6 Mt), viandes bovines, de volaille et de porc arrivant loin derrière (0,2 Mt), panel complété par 0,1 Mt de protéines d’œufs.

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