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La Norvège soutient le retour du Chili


> Le directeur de l'interprofession SalmonChile, Felipe Manterola.
La fusion du Norvégien Marine Harvest avec AquaChile montre la consolidation du secteur aquacole chilien qui veut assurer ses débouchés à l'export et mieux prévenir le risque sanitaire.

Le numéro un mondial de l'élevage de saumons, Marine Harvest, a annoncé en janvier dernier sa fusion avec un acteur de premier plan au Chili, Aqua-Chile. La nouvelle entité, qui conserve ce dernier nom, devrait contrôler d'ici à la fin de l'année 30 % des licences d'élevage du pays sud-américain redevenu, depuis peu, le deuxième exportateur mondial après la Norvège. ” Marine Harvest a acheté à un prix tenu secret 42,8 % des parts d'AquaChile avec la possibilité, à partir du 15 janvier 2016, et ce, pour une durée d'un an, de lancer une offre publique d'achat (OPA) sur au moins 55 % des parts de l'entreprise.

Notre secteur inspire confiance et possède une valeur en soi

Par ailleurs, quelques semaines auparavant, Marine Harvest a acquis Acquinova, ex-filiale de l'Espagnol Pescanova, en faillite. « Cette fusion montre que notre secteur inspire confiance et possède une valeur en soi à moyen et long terme », juge le directeur de l'interprofession SalmonChile, Felipe Manterola. « La position renforcée au Chili de la multinationale norvégienne contribuera à une meilleure gestion du risque sanitaire », selon lui.

DU SAUMON CONGELÉ POUR LA FRANCE

La production de saumon Atlantique au Chili a été record l'an dernier, selon Eduardo Golcolea, le directeur de Blumar, qui exporte du saumon frais aux États-Unis et au Brésil et du congelé en Russie, en France et en Allemagne. Il ajoute que cette année la hausse des volumes se tasse et les prix se raffermissent. Le directeur de l'interprofession SalmonChile, Felipe Manterola, précise que l'Union européenne (UE) représente pour les Chiliens leur cinquième marché d'exportation après les États-Unis, le Japon, le Brésil et la Russie. En 2014, l'UE a absorbé 6 % des exportations chiliennes de saumon ; idem en janvier 2015 avec 4 332 t expédiées en Europe, selon SalmonChile. Les marchés les plus demandeurs sont l'Allemagne, la France, l'Espagne, la Belgique et la Hollande.

Un comble pour des éleveurs chiliens convaincus que l'anémie infectieuse du saumon (ISA), apparue sur leur territoire en 2007, qui a fait des ravages les deux années suivantes, a été introduite par ces mêmes Norvégiens, eux qui affrontent le virus depuis 1984.

En 2007, avant l'arrivée du virus, le Chili était près de rattraper le niveau de production de la Norvège, avec 650 000 tonnes de saumons. La production a fortement augmenté à partir de 2010. Mais le Chili n'est toujours pas à l'abri du virus ISA, quasiment impossible à éradiquer.

Une production de 260 000 tonnes en 2015

Une recrudescence de ce virus a été détectée en mars 2014 par le service chilien de la pêche dans l'archipel de Chiloé, considéré comme la « vallée du saumon » pour ses nombreux fjords et baies propices à l'élevage. Il s'agit du premier cas détecté en deux ans. Endetté de 60 millions d'euros environ, AquaChile uni à Marine Harvest sera la plus grande société aquacole du Chili.

Sa production en 2015 est prévue autour de 260 000 tonnes grâce à un tiers des 1 362 licences d'élevage de saumons accordées par les autorités du pays sud-américain. À titre indicatif, le numéro deux du secteur, au Chili, Cermaq, propriété du groupe Mitsubishi, contrôle environ 13 % de ces licences.

Marine Harvest veut maintenir son leadership mondial. Le Chili et la Norvège ont tous deux intérêt à répondre, de manière synchronisée, à une demande mondiale emmenée par les pays émergents dont les classes moyennes sont désireuses de régimes alimentaires sains dans lesquels le poisson d'élevage a toute sa place. Contacté par Les Marchés Hebdo, Víctor Puchi, le président d'AquaChile reconduit à son poste après l'annonce de la fusion, n'a pas souhaité faire de commentaires sur celle-ci en argumentant qu'elle n'a pas abouti.

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