« La nature n’est pas un royaume de fées »
Les filières des productions animales étaient passablement énervées, lundi 11 septembre lors du colloque dédié au bien-être animal, organisé par Ouest-France et l’OCHA, en avant-première du Space de Rennes (lire aussi interview ci-contre, ndlr). Le choix d’inviter la porte-parole de L214, Brigitte Gothière, a permis de poser clairement la différence entre les abolitionnistes de la consommation de produits animaux et les welfaristes, partisans de la bien-traitance, selon Francis Wolff, philosophe. « Les abolitionnistes sont en général plutôt généreux et se pensent sincèrement les héritiers d’un idéal de liberté, d’une idéologie révolutionnaire qui se pense juste. Mais c’est absurde. Tout d’abord, la nature n’est pas un royaume de fées. Il existe des prédateurs et des proies. C’est comme ça. Ensuite, quels critères pour juger de la justice : comment comparer la mesure du plaisir du pêcheur et de la douleur du goujon ? » Pour le philosophe, face à eux, il faut avant tout cesser de parler des animaux dans leur ensemble : « pas question de mettre le chien dans le même sac que ses puces ». Et il faut se rappeler que la domestication est en fait un contrat entre l’animal et nous : « il nous donne son lait, ses œufs ou sa viande, et nous lui assurons la protection, la santé, l’alimentation. À nous de bien respecter ce contrat, c’est finalement ce que nous disent les welfaristes ».