La luzerne déshydratée joue son avenir
Les coopératives de déshydrations auront sauvé les meubles l’an prochain si la surface occupée par la luzerne ne recule que de 5 %. D’après leur enquête, les céréaliers et betteraviers de la région Champagne-Ardenne, qui alimentent le gros de la filière, sont susceptibles de retourner quelques parcelles de luzerne au profit du blé ou d’une autre céréale, dans une proportion allant jusqu’à 10 %.
Cette année a déjà connu un recul des surfaces de luzerne. Cependant les outils ont pu être saturés grâce à un bon rendement. Après un été pluvieux, les bonnes conditions climatiques de septembre-octobre ont donné une quatrième coupe de qualité. La production, déjà largement vendue, dépasserait de 4,5 % le million de tonnes sorti des usines l’an dernier.
Enrayer la régression de la surface, à l’œuvre depuis trois ans, est une chose. Assurer l’équilibre économique de la filière sur le long terme en est une autre. La stratégie des déshydrateurs comporte deux axes : l’optimisation du parc industriel et la recherche de nouveaux produits. 9 sites de production ont fermé en trois ans. Une réflexion est menée pour ne conserver, de la trentaine restante, que ceux qui peuvent bénéficier du meilleur approvisionnement en luzerne et en pulpe de betterave, et les moins coûteux en énergie.
La recherche de nouveaux débouchés est menée par ARD, en association avec Champagne Céréales avec l’aide de la région Champagne-Ardenne. Elles s’orientent sur des concentrés protéiques obtenus par voie humide, procédé pratiqué par 4 sites de l’Est.