Aller au contenu principal

La fromagerie Delin double sa capacité de production

Pour mieux poursuivre son développement, notamment à l'export, le producteur de Brillat-Savarin emménage dans une unité qui double sa capacité de production.

 

L'inauguration date du 29 septembre. La fromagerie Delin, connue pour le Brillat-Savarin notamment, a emménagé dans des bâtiments neufs. Il était temps. L'an dernier, ses ventes ont augmenté de 12 %, et même progression les années précédentes: elle était à l'étroit dans ses anciens murs. Les nouveaux bâtiments qu'elle occupe -- toujours situés à Gilly-Lès-Citeaux (à 25 km de Dijon), mais désormais basés en périphérie et non plus au centre du village -- doublent sa capacité de production.Au lieu de 12000 litres de lait par jour, la fromagerie bourguignonne peut transformer 25000 litres de lait, soit une capacité de production de 2200 tonnes de fromages par an. Mieux : son nouveau terrain lui permet d'encore pousser les murs, si opportun. Philippe Delin, directeur de la fromagerie familiale, ne cache pas sa satisfaction : « Nous étions arrivés à saturation. En 2013, nous avons dû refuser de nouveaux marchés. Cet investissement signifie que nous pouvons recommencer à prospecter. Nous visons deux objectifs : continuer à nous développer à l'export, pour réaliser 50 % de nos ventes à l'international au lieu de 40 % aujourd'hui ; et parallèlement nous renforcer dans la grande distribution en France, où nous avons le projet de créer une nouvelle marque. »


Un investissement de 8,2 millions d'euros

Depuis longtemps déjà, la fromagerie familiale voulait déménager, mais il n'a pas été si simple de financer l'idée. « Les banques exigeaient que nous apportions 30 % de capitaux propres, nous n'en avions que 20 %. Le dossier a traîné deux ans pour cette raison », raconte Philippe Delin. C'est finalement Sofiproteol, gestionnaire d'un fonds interprofessionnel créé en 2008 dans le but d'appuyer le développement des entreprises laitières, qui a débloqué la situation en apportant son soutien financier. Le Crédit Agricole Régions Investissement a également participé, attestant de la volonté du Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne d'être un partenaire du développement des entreprises de son territoire. Ces interventions destinées à renforcer la structure financière de l'entreprise dans une période cruciale, ont été réalisées en considération du potentiel de croissance de l'activité et de l'ancrage régional de la fromagerie. À un horizon de 5 à 7 ans, une fois le projet sur les rails, tant Sofiprotéol que Cadinvest ont vocation à se désengager. Au total, la nouvelle usine a représenté un investissement de 8,2 millions d'euros, dont 2,5 millions pour l'outil de production.

 

La nouvelle usine, largement mécanisée

Pour ce montant, la fromagerie bourguignonne s'est offert des équipements neufs pour toutes les opérations de transformation, depuis le prétraitement du lait jusqu'au salage des fromages. Fini le moulage à la louche, et les dépilages et empilages à la main. Delin a largement mécanisé les opérations qui étaient jusque-là entièrement manuelles. « Nous avons un caillé lactique extrêmement fragile puisque nous n'ajoutons pas de matière protéique au lait. Nous avons dû tenir compte de cette contrainte. Mais nous avons choisi des solutions qui amènent une mécanisation en douceur. Ce choix nous permet de doubler notre production, à effectif presqu'égal. C'est aussi une manière de réduire l'exposition de nos opérateurs aux troubles musculo-squelettiques », explique Philippe Delin. Seuls le petit matériel (moules, bassines, plateaux, claies) et les machines de conditionnement ont été conservés. Le dernier transfert d'emballeuses, de l'ancienne à la nouvelle usine, aura lieu ce mois-ci. Quant à l'ancienne usine, Delin a choisi de la garder : elle deviendra un bâtiment de stockage pour les emballages, et ses entrepôts frigorifiques seront loués aux vignerons de la région. Ainsi, se poursuit une saga qui a commencé une génération plus tôt, lorsque Monsieur Delin père a créé la fromagerie familiale, en 1969. L'entreprise n'a jamais cessé de grossir, depuis. En 2005, la Fromagerie Delin reprenait un site en Haute-Marne, et créait Les Fromagers de Chevillon. Aujourdhui, huit personnes y travaillent pour un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros et fabriquent également des Triples Crèmes pour l'export (60 % de son CA). En 2007, elle a racheté la Fromagerie de Nuit-St-Georges (appartenant anciennement à Milleret) où elle fabrique ses fromages à croûte lavée. Dans sa nouvelle usine de Gilly-Lès- Citeaux, elle produira des fromages, des blancs de campagne, mais surtout des Brillat- Savarin et des Régal de Bourgogne aromatisés qui représentent ensemble 80 % de ses ventes. Son intention est d'ailleurs d'étendre la gamme. Après le raisin, la noix, le poivre... Delin se prépare à produire des Régal de Bourgogne aromatisés à la moutarde ou encore à la bruschetta pour le marché canadien. La Belgique, les États-Unis, l'Australie, le Japon, la Chine... sont d'autres pays plus que jamais dans sa ligne de mire.

 

CHIFFRES CLÉS

 

o Chiffre d'affaires 2014 : 11 M

o Effectif : 48 personnes

o Bâtiment: 4000 m2

o Capacité de transformation : 25 000 l de lait (au lieu de 12000 jusque-là)

o Capacité de production : 2 200 t de fromages (au lieu de 1100 jusque-là)

Rédaction Réussir

Les plus lus

poules pondeuses en élevage au sol
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 14 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

poule rousse dans un champ vu de prés
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 08 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Chargement d'un camion de pomme de terre. Acheminement sur un tapis.
Pourquoi les prix des pommes de terre industrie ont-ils tant plongé cet été ?

Les volumes de pomme de terre primeurs pour l’industrie qui ne sont pas contractualisés ne trouvent actuellement pas preneurs…

une silhouette de vache laitière dans laquelle on voit le drapeau allemand
L’Allemagne a perdu 90 000 vaches laitières en un an

Le nombre de vaches laitières continue de reculer en Allemagne, quoique à un rythme un peu ralenti.

brebis en bergerie
« En trois ans, on a perdu 617 000 agneaux ! » : comment la filière ovine veut enrayer la baisse de production

Les abattages d’agneaux reculent depuis 4 ans, mais la filière croit au potentiel et pousse à travailler au cœur de chaque…

viande dans un carton
Viande bovine : pourquoi notre déficit commercial s’est réduit de 10 000 t au premier semestre 2025

Les exportations françaises de viande bovine progressent au premier semestre, malgré le manque de disponibilité et les prix…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio