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Stratégie
La filière porcine poursuit sa montée en gamme

Après avoir résisté à la crise liée au Covid-19, la filière porcine française reprend sa marche en avant vers la montée en gamme et réfléchit à une alternative à la castration des mâles. Le commerce international redémarre et les discussions franco-chinoises se solidifient.

Guillaume Roué, président de l'Interprofession porcine (Inaporc). © DR
Guillaume Roué, président de l'Interprofession porcine (Inaporc).
© DR

L’interprofession porcine a réaffirmé sa volonté de poursuivre sa montée en gamme malgré la crise sanitaire liée au Covid-19, à l’occasion d’une visioconférence de presse le 30 juin qui a suivi son assemblée générale. « Nous avons bien rempli notre mission pendant le confinement en proposant une viande de qualité et sûre d’un point de vue sanitaire », assure Guillaume Roué, président d’Inaporc. « Nous sommes prêts à répondre à la demande des consommateurs avec la montée en gamme, mais il faut qu’il y ait un prix rémunérateur pour les éleveurs », ajoute François Valy, président de la Fédération nationale porcine (FNP). La filière présente des objectifs d’atteindre 5 % de bio et de 8 % de production certifiée label Rouge. « Le consommateur doit être prêt à rémunérer cette qualité ou beaucoup d’éleveurs jetteront l’éponge et nous importerons ces produits d’autres pays européens », avertit François Valy.

La généralisation du mâle entier est impossible

Inaporc est revenu sur le courrier adressé aux éleveurs et rédigé par dix groupements de producteurs du Grand Ouest le 23 juin, dans lequel ils se prononçaient en faveur de l’arrêt de la castration. « La généralisation du mâle entier est impossible », nuance Thierry Meyer, représentant des abatteurs et directeur de l’activité porc de Bigard. « Le mâle entier est une réponse à la directive du ministre, mais il y a d’autres voies à explorer telle que la castration sous anesthésie », poursuit-il. Inaporc propose que le prix du porc soit construit sur le mâle entier et qu’il y ait une compensation pour les éleveurs de mâles castrés liée au surcoût de cette production. « Le risque est qu’il y ait un différentiel de compétitivité entre le secteur mâle entier et mâle castré », illustre Philippe Bizien, président du groupement Evel’Up. « Nous avons 18 mois pour trouver une solution. Certains de nos voisins européens ont jusqu’à janvier 2021. Ils nous inspireront peut-être », souligne Guillaume Roué.

Reprise du commerce international

« Nous espérons que la période estivale va nous faire souffler et que l’étau va se desserrer pour l’export. Le commerce international est beaucoup plus fluide, nous n’avons plus de problème de disponibilité de conteneurs », explique Guillaume Roué. La filière porcine française voit son investissement dédié aux exportations vers la Chine porter ses fruits et veut apporter la plus grande attention au respect des critères d’agrément des établissements autorisés à exporter vers l’empire du Milieu. « Nous avons beaucoup échangé avec les autorités chinoises pour qu’elles accordent leur confiance en nos autorités sanitaires. Ce n’est pas dans leur mentalité de déléguer les agrégations, c’est une vraie responsabilisation pour la filière », confesse Guillaume Roué. Malgré une dégradation des fondamentaux du marché, la viande de porc est vendue à la Chine à un prix « tout à fait convenable », estime-t-il.

La PPA menace toujours la France

Inaporc met en garde : même si la peste porcine africaine a été relayée au second plan médiatique pour laisser place à l’actualité liée à l’épidémie de Covid-19, la menace est toujours présente et « continue à faire des ravages en Asie et à affecter le cheptel sauvage en Europe », rappelle Guillaume Roué, président de l’interprofession. La France poursuit les négociations avec le Japon et la Chine sur la régionalisation et l’arrêt des exportations de porcs en provenance des zones où la maladie est présente sans pour autant pénaliser les autres bassins de production français. « L’administration française a réaffirmé lors de notre assemblée générale la volonté de terminer ce dossier au mois d’octobre 2020. Un feu vert des autorités chinoises nous soulagerait. Avec le Japon, les discussions sont bien avancées », affirme Guillaume Roué.

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