La filière du diester tient ses promesses
De plus en plus, le diester devient un prix directeur de la graine de colza, a souligné Philippe Tillous-Borde, directeur général de la fédération des producteurs d’oléoprotéagineux et de Sofiprotéol, l’établissement financier de la filière des huiles et protéines végétales, jeudi à Paris. Les agriculteurs ayant semé du colza à destination énergétique ont bénéficié d’un acompte calé sur un prix rendu usine de 218 e/t, augmenté de 20 euros de prime d’engagement ainsi que d’un complément de 15 euros. Ce dernier a été précocement décidé dans le courant du mois de juillet par la filière diester au vu des bonnes perspectives de marché.
En tout, l’agriculteur est bénéficiaire d’un prix de 253 €/t (rendu usine base juillet, soit 164€/t en base janvier 2007), ce qui est encourageant, a commenté Philippe Tillous-Borde en comparant ce niveau de prix intermédiaire à l’échéance de fin d’année du Matif (260 €/t ). Il va sans dire que ces prix sont valables pour des lots aux normes de graines contenant 40 % d’huile (les points supplémentaires étant rémunérés).
Or, les prix du marché à terme comme ceux du marché physique auraient peu de chance de s’affaisser dans les prochains mois. D’abord, la récolte européenne de colza est décevante. La production des 25 ne dépassera pas celle de l’an dernier alors que les semis se sont étendus de 6%. La production française en est grandement responsable : si les surfaces ont augmenté de 9 %, le rendement sera loin de l’excellent 36,5 quintaux/ha de l’an dernier. Ensuite, la demande européenne en graines de colza reste forte face à une offre canadienne qui ne peut se brader. Enfin, les triturateurs vendent « très bien » les tourteaux de colza et s’appuient sur un prix de l’huile solide. Le contexte est à ce point favorable que les intentions de semis pour l’an prochain promettent une progression de 5 à 10 % du colza, a indiqué Xavier Beulin, président de la Fop.
Une autre promesse de la filière diester est de profiter à l’élevage. Les éleveurs et fabricants d’aliments sont demandeurs d’un tourteau de colza sans danger pour la santé des bêtes. Evoquant sans ambages les cas de salmonelles intervenus, Philippe Tillous-Borde a affirmé que le problème technique responsable de ces « dérapages » était résolu. L’industrie du diester en expansion semble donc capable de tirer la production de colza qui est sa principale matière première.