« La fermeture des parcours ne nuira pas à la qualité »
Les Marchés : Le Synalaf était-il demandeur des mesures d’enfermement des volailles et de surveillance renforcée prises mardi ?
Eric Cachan : Le Synalaf a toujours dit qu’il suivrait les mesures décidées par les pouvoirs publics. D’ailleurs, nous étions présents à la concertation qui a précédé leur annonce, et avons participé à leur décision.
LM : Les nouvelles dispositions sont-elles de nature à conforter la consommation de volailles fermières ?
E.C. : Sans aucun doute. Il y a deux objectifs à considérer : d’une part, rassurer la population quant à un éventuel risque de transmission du virus H5N1 ; d’autre part, la mise à l’abri de nos élevages, même si la probabilité d’une transmission est infime. Souvent, l’enfermement est la solution de protection la moins contraignante. En plus, elle est transitoire, le temps que les oiseaux migrateurs passent. Elle est d’autant moins contestable.
LM : Le terme « fermier » sera-t-il toujours justifié dans les départements visés par l’arrêté (LM d’hier) ?
E.C. : La fermeture des parcours ne nuira à la qualité. Le plein air est un critère de qualité parmi bien d’autres. En matière gustative, c’est l’alimentation et la lenteur de la croissance qui priment. Nous nous battrons pour être sûrs du maintien du Label rouge et des mentions valorisantes.
LM : D’après Véronique Jestin, qui préside le groupe Grippe aviaire à l’Afssa, le problème risque de se reposer et de façon plus précise au printemps, quand les migrateurs remonteront du sud...
E.C. : Il faut déjà voir s’il y aura des cas en Afrique, donc des risques d’oiseaux porteurs. D’ici-là, on aura mesuré les conséquences des mesures prises aujourd’hui sur les marchés et la consommation. Alors on avisera. En tout cas, la filière prendra toutes les dispositions qui sembleront indispensables.