La Coordination constate« l'échec » de la politique agricole commune
Chez les syndicalistes de la Coordination rurale, on a l'impression d'être les seuls à se rendre compte que 2008 est l'entrée dans une nouvelle époque. L'année du bilan de santé de la PAC est aussi celle du passage à « un XXI e siècle de pénurie » . Seulement, les yeux embués du syndicalisme majoritaire (sic) risquent de ne pas prévoir que la future PAC pourrait ne pas mieux assurer la sécurité alimentaire qu'elle n'a su gérer « un XX e siècle d'excédents apparents » . La rurale voudrait que la France ose dire à Bruxelles que l'orientation prise en 2003 à été mauvaise, en témoignent la désorganisation des marchés, le déficit criant en protéines végétales et plus généralement « l'incapacité à organiser la production en fonction des besoins de la population ». Hier, François Lucas, président de l'union nationale s'est dit impressionné, lors de ses voeux, qu'en une heure, le marché à terme du blé ait autant varié qu'au cours des 5 années précédentes. « S'il fallait citer un seul exemple, a-t-il commenté, ce serait un produit alimentaire de base aux mains des spéculateurs. » Et la Coordination craint que la prochaine présidence française de l'Union européenne ne brade encore davantage l'atout agricole. Ainsi, l'Organisation des producteurs de grains, section céréalière de la Coordination rurale, s'est émue de la récente proposition du ministre de réduire les aides aux céréaliers au motif de la hausse des cours céréaliers, sans contrepartie. Le syndicat ne croit pas en un système d'assurance récolte dont la FNSEA semble faire son miel. Ce serait aller à l'encontre du principe établi qu'une assurance ne procure pas de revenu et subordonner la production à un raisonnement purement pécuniaire, selon la CR.