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La Boulangerie Ange rajeunit le secteur


> François Bultel, président-directeur et fondateur de Boulangerie Ange.
Les fondateurs de la Boulangerie Ange veulent faire de leur réseau une « vraie marque reconnue » dans le monde de la boulangerie. Et souhaitent aller vite. Explications.

La première Boulangerie Ange est née fin 2008 à Miramas, dans les Bouches-du-Rhône. Aujourd'hui, le réseau compte soixante points de vente, dont quarante-sept en franchise et treize en propre. « Notre volonté est d'aller à l'inverse du discours ambiant et de rajeunir la boulangerie avec des produits de qualité qui sont fabriqués dans nos magasins, des prix attractifs et des promotions régulières », explique François Bultel, fondateur des boulangeries Ange, « notre ambition est de créer une vraie marque reconnue en boulangerie, ce qui n'existe pas à mes yeux ». François Bultel est conscient de la forte concurrence existant sur ce segment. « C'est pour cette raison que nous avons besoin d'aller vite dans notre développement », insiste-t-il.

Les débuts semblent déjà prometteurs. « Nous avons eu des résultats immédiats avec une fréquence d'environ six cents clients par jour et par boulangerie. C'est rare pour un démarrage. On devait répondre à un besoin, ce qui nous a permis d'atteindre assez vite notre seuil de rentabilité », affirme François Bultel. Le groupe vise même à terme l'international, même si « aucun projet n'est arrêté à court terme ». Dans l'Hexagone, une trentaine d'ouvertures est déjà prévue pour l'année en cours, principalement en franchise, dans des zones périurbaines. « Nous allons renforcer notre maillage territorial, en nous implantant dans les zones où nous sommes déjà présents, comme Lille ou la région parisienne », précise-t-il. En 2015, le réseau des boulangeries Ange a réalisé un chiffre d'affaires de 58 millions d'euros TTC, en progression de 43 % par rapport à l'année précédente, grâce notamment à l'ouverture de seize nouveaux points de vente. Le réseau espère compter sur un parc de 100 à 150 boulangeries en 2017.

30 à 50 % de blé agri-éthique

Un point de vente réalise environ 40 % de son chiffre d'affaires grâce aux ventes de baguettes. « C'est notre fleuron. Nous avons une seule baguette qui est proposée en trois cuissons différentes », précise François Bultel. Le réseau a choisi de s'approvisionner en blé issu de l'agriculture raisonnée pour 30 à 50 % de ses volumes. Cent dix céréaliers, adhérents à la Cavac, fournissent le blé qui est transformé par la minoterie Girardeau. Ils participent à la charte « Blé Agri Éthique France » mise en place en 2013, impliquant un contrat à prix fixe sur trois ans. « Aujourd'hui, nous achetons 4 000 tonnes de blé agri-éthique, et nous devrions monter prochainement à 10 000 tonnes », souligne François Bultel.

DES ENTREPRENEURS ISSUS DE LA DISTRIBUTION ET DE LA BOULANGERIE

Ingénieur en agriculture de 48 ans, François Bultel a commencé sa carrière chez Auchan en tant que chef de rayon puis acheteur en boulangerie à la centrale d'achat. En 1996, il rejoint un réseau de grossistes indépendants pour la restauration (Aldis) pour développer le réseau et la clientèle en boulangerie-pâtisserie. En 2001, il devient directeur régional Sud-Est d'Aldis, puis directeur exécutif après le rachat de Prodirest. À la création de Transgourmet, il prend en charge toute la partie commerciale et achat, avant de se lancer dans une nouvelle aventure entrepreneuriale avec la création de la première Boulangerie Ange, fin 2008. Il est rejoint en 2011 par Patrice Guillois, ancien chef de rayon chez Auchan et créateur des boulangeries Honoré à Nantes, et par Patricia Gaffet, chargée de la partie administrative du réseau, dès 2008.

Environ 2 000 baguettes sont vendues par jour par magasin. À côté de l'offre de boulangerie, le réseau propose également une gamme de viennoiseries, pâtisseries et produits salés fabriqués ou assemblés sur place en laboratoire. Certains ingrédients sont spécifiquement créés pour le réseau comme le fromage râpé fourni par le groupe Lactalis ou encore la sauce tomate fabriquée par la conserverie Louis Martin à partir de tomates de Provence.

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