La Bio repart à la hausse dans tous les secteurs
La machine serait-elle relancée ? Si 2004 avait marqué le premier recul des surfaces depuis la publication des statistiques sur la Bio, 2005 a repris le chemin de la croissance avec +5 % pour les surfaces, à 561 000 ha. En attendant la publication prochaine d’une étude détaillée sur la valorisation et le chiffre d’affaires du secteur, la directrice de l’Agence Bio Elisabeth Mercier a égrené les chiffres positifs, avec une augmentation du troupeau de vaches allaitantes (+9%), de vaches laitières (+6 %), de la production de légumes (+14%), de fruits (+4%), les évolutions étant similaires pour le troupeau ovin et caprin. Les poules pondeuses ont enregistré 9 % de têtes supplémentaires, seuls les poulets de chair connaissant une baisse (-2 % à 4,39 millions).
Le printemps bio durera 15 jours contre 8 en 2004
Côté exploitations, leur nombre a progressé de 3 % à 11 402, tout comme les entreprises de transformation qui suivent le rythme (+2,5% à 4 995). Le ralentissement de la conversion des surfaces empêche toutefois de crier victoire trop vite.
L’atomisation de l’offre est pour l’instant génératrice de surcoûts tant au niveau de la collecte que des autres échelons. « En doublant la part de l’agriculture Bio, qui représente aujourd’hui 2 % de la surface agricole, nous devrions réussir à éviter ce genre de problèmes » a affirmé Claude Monnier. Le président de l’Agence Bio n’a pas mentionné de délai pour la réalisation de cet objectif.
L’an dernier, le ministère de l’Agriculture avait dégagé une enveloppe de 35 M Eur pour le soutien à la conversion dans le cadre des contrats d’agriculture durable, un budget finalement utilisé à hauteur de 18 M Eur seulement (pour 650 dossiers). Compte tenu de cette situation et d’un contexte budgétaire « plus contraint » qu’à l’habitude selon Catherine Rogy, représentante du cabinet de M. Bussereau, les crédits correspondants en 2006 seront limités à 20 M Eur. Une autre ligne de 25 M Eur a d’ores et déjà été attribuée au crédit d’impôt pour les producteurs bio, le développement de la filière étant « l’une des priorités du ministère ». Ils risquent néanmoins d’être déçus par le volet des aides allant au-delà de la période de conversion. Pour Mme Rogy, elles devraient s’avérer moins conséquentes sur la programmation 2007-2013 que sur la période écoulée 2000-2006. Mais hier le ton était plutôt à l’enthousiasme à l’occasion du lancement du printemps bio qui durera 15 jours cette année contre 8 en 2004 et 10 en 2005. Décoré et balisé par des expositions et animations dégustations, le quartier Montmartre à Paris sera la vitrine de l’événement, qui se déroulera dans les 22 régions françaises du 1er au 15 juin.