Influenza : une ardoise de plus à alléger
Affaiblies par l'augmentation de leurs coûts de production, les filières avicoles demandent aux pouvoirs publics un allégement des charges nouvelles qu'elles doivent supporter pour se prémunir contre l'influenza aviaire. La CFA demande une prise en charge des visites de vétérinaires prévues par le dispositif de prévention contre la peste aviaire défini en novembre dernier, au niveau de risque dit « élevé » enclenché par l'arrêté du 5 juillet à la suite de la confirmation de cas dans la faune sauvage en Moselle. Au titre de ce dispositif, tout éleveur de volailles en plein air qui met en pratique le guide de bonnes pratiques sanitaires renforcé doit faire vérifier par un vétérinaire ses mesures de biosécurité dans le mois qui suit l'arrêté ou dès que les volailles sont en âge de sortir. Cette visite doit se renouveler tous les mois dans les 98 zones à risque particulier définies par l'Afssa en février dernier.
A la charge de l’éleveur
La réglementation prévoit que la visite est à la charge de l'éleveur. Sur le terrain, on ne semble pas pressé de convoquer un vétérinaire, attendant la décision ministérielle et espérant vaguement le retour à une situation de risque modéré. Quelque 300 000 € sont en jeu d'après nos calculs. La négociation pourrait au moins se conclure par l'établissement d'un tarif conventionné de visite. Dans le cas des élevages de palmipèdes prêts à gaver, généralement en plein air, un plan de modernisation assez lourd et sur le long terme (estimé à 12 M€ sur 3 ans) doit être mis en place. Il vise à protéger les élevages de tous types d'influenza, les canards et les oies présentant une prévalence supérieure à attraper le virus sans forcément présenter de symptôme (ils peuvent dès lors contaminer d'autres espèces). Ce plan traduit la nouvelle nécessité de protéger les élevages de l'influenza faiblement pathogène. Faute d'avoir touché 3 M€ proposés par le précédent cabinet, ce plan n'a pu démarrer. La filière foie gras sera reçue le 24 juillet au cabinet du ministre, apprend-on du Cifog, en vue d'une application à compter d'octobre prochain. Les filières devront mettre en avant le difficile renouvellement des éleveurs.