Influenza : il y aurait peu à craindre des migrateurs du Sud
Le docteur vétérinaire Jeanne Brugère-Picoux, professeur à l'unité de pathologie médicale du bétail et des animaux de basse-cour de l'Ecole nationale vétérinaire d'Alfort, a exposé hier devant la presse ses raisons de douter d'une prochaine contamination des élevages avicoles français par des oiseaux migrateurs revenant du continent africain. Fortement pathogène, le virus laisse peu de chance à un oiseau malade de parcourir un très long chemin. De surcroît, ces migrateurs font escale sur des lacs salés dans des conditions chaudes, deux facteurs défavorables au virus. Elle a souligné que les cygnes et autres oiseaux sauvages trouvés morts en Europe occidentale, n'étant pas d'espèces migratrices, sont arrivés avec une vague de froid hivernale. Enfin, la remontée du Sud est déjà largement engagée sans contamination notable. La spécialiste ainsi que Jacqueline Duncat, inspecteur général de la santé publique vétérinaire, ont relevé que les recherches virales sur la faune sauvage en Afrique sub-saharienne n'ont donné aucun résultat. Questionnée sur le risque de mutation du H5N1, Jeanne Brugère-Picoux a mentionné l'opinion des virologues selon qui ce virus aura perdu en virulence le jour où cela arrivera, le cas échéant. Jeanne Brugère-Picoux et Jacqueline Duncat étaient invitées par l'Association française des journalistes agricoles.