Influenza aviaire : le H5N1 rôde toujours
L’influenza aviaire continue de sévir à travers le monde et de menacer les élevages européens. Elle est endémique en Asie du Sud Est, constate la FAO. Cela s’est confirmé ces derniers jours où l’on a vu une recrudescence en Thaïlande et de nouveaux cas au Cambodge, au Vietnam et au centre de la Chine. D’après les spécialistes de l’organisation, le H5N1 circule par voie commerciale et se maintient dans les élevages traditionnels. Hors contrôle en Indonésie, il a déjà tué 45 humains.
La Thaïlande, où il semblait maîtrisé, a préventivement décrété
« zone sinistrée » le tiers de son territoire. Toujours d’après la FAO, le virus asiatique poursuit sa progression en Afrique, bien que ralenti par les mesures de protection des élevages et circule au Proche-Orient. Il aurait une prédilection pour le Caucase et les Balkans au bord de la mer Noire, prisée des oiseaux migrateurs.
C’est justement des migrations d’oiseaux sauvages dont les pays d’Europe doivent s’inquiéter après la pause estivale. Celles-ci ont déjà commencé à balayer le continent dans le sens Nord-Sud. Or, l’influenza a marqué sa présence au cours des derniers mois dans le Nord ainsi que l’Est européen. Au vu des informations centralisées par l’OIE, la Russie, l’Ukraine, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie et la Roumanie ne sont pas tirées d’affaire. Un foyer domestique reste actif dans la région sibérienne de Tomsk ; en Allemagne, le cygne d’un zoo de Dresde s’est révélé porteur au début de ce mois ; en Hongrie, des cas sont survenus cet été dans des élevages d’oies ; et la Roumanie reste fragile. Dans tous ces pays, la faune sauvage reste sous haute surveillance.
L’instabilité du climat entraîne des déplacements par saccades, signale aux MarchésOlivier Dehorter, ornithologue du centre de recherche sur la biologie des populations d’oiseaux et expert de l’Afssa. L’augmentation du nombre d’escales multiplie les occasions de contacts.
Cependant, souligne-t-il, aucun oiseau sauvage vivant ne s’est révélé porteur du virus, ce qui plaide en faveur d’une prévalence faible dans la faune. Sans compter que le Sud et l’Ouest de l’Europe ont bénéficié d’un temps chaud, défavorable au développement du virus. Enfin une bonne nouvelle.