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Avis du président de Restau’co
« Il serait plus intéressant que l’UE modifie le Code des marchés publics »

Éric Lepêcheur, président de Restau'co.
© DR

Les Marchés Hebdo : Êtes-vous satisfait de la dernière version du décret sur l’approvisionnement durable ?

Éric Lepêcheur : Il y a peu d’évolutions par rapport aux outils prévus dans la loi Alimentation qui évoquait notamment la notion de cycle de vie. C’est un peu dommage de faire une loi sans pouvoir l’appliquer. Les députés veulent que la restauration ait des approches plus vertueuses, mais ne nous donnent pas les outils, les moyens pour y arriver. Je pense notamment aux critères pour définir les externalités environnementales. L’Ademe, elle-même, a redit qu’elle n’avait ni les outils ni un guide pour nous aider à définir les critères du cycle de vie. On tourne autour du pot, alors qu’il serait plus intéressant que l’Union européenne modifie le Code des marchés publics pour prendre en compte la saisonnalité des produits par bassin de production.

LMH : Vous essayez en effet de faire reconnaître par l’État la nécessité de modifier au niveau européen le Code des marchés publics pour faire valoir les produits de saison.

E. L. : L’enjeu dans notre pays est bien la montée en gamme, le respect de l’environnement, le soutien à l’agriculture française. Tout cela serait jouable si on prenait en compte la saisonnalité par bassin de production. Pour le moment, l’État n’est pas à la hauteur de nos espérances. La loi va peut-être un peu modifier les choses. On va peut-être passer de 3 à 8 % de produits bios en 2025, mais on ne passera sûrement pas à 20 %.

LMH : Pourquoi selon vous ?

E. L. : Il y a plusieurs raisons à cela. Il faut le temps que le monde agricole change, et cela ne va pas se faire en un jour. Les appels d’offres actuels courent pour leur grande majorité au moins jusqu’à 2021. Dernière raison, il faut les moyens financiers pour pouvoir acheter des produits plus chers. Tout cela ne favorisera pas l’agriculture française, au contraire, le risque est plutôt de voir l’augmentation de produits importés pour satisfaire l’objectif.

Au-delà des prix, la question de la disponibilité reste la problématique majoritaire. Dans la viande, les signes représentent 3 ou 4 % de la production totale. Quand la grande distribution s’est servie, il ne nous reste plus grand-chose. Je ne comprends pas le chemin que l’État est en train de prendre pour atteindre son objectif. Nous allons rappeler à chacun, dans le cadre du conseil national de la restauration collective, que la restauration collective n’a pas les outils pour accompagner la transition agroécologique.

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