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«Il faut se préparer au retour de la valorisation des co-produits »

Bruno Point, président du Sifco, salue l'avènement des marchés de l'équarrissage et de la collecte des déchets d'abattoir. Il appelle à travailler dès maintenant sur des guides de bonnes pratiques.

Les Marchés : Un appel d’offre pourrait être lancé cet été pour l’exécution du service public de l’équarrissage début 2006. En quoi cela va-t-il vous changer des réquisitions en vigueur jusqu’à maintenant ?

Bruno Point : Le régime de réquisition ne convient qu’aux situations exceptionnelles faisant appel à des moyens exceptionnels. C’est une méthode administrative inadaptée au service public de l’équarrissage qui s’inscrit dans la durée. Elle fait que les contraintes de travail ne sont pas spécifiées et que nous devons justifier en permanence nos tarifs. On parle maintenant de marchés publics pour une durée de 3 ans éventuellement prolongée de 2 fois un an, ce qui donne une visibilité. De plus, la zone d’action sera délimitée et les tarifs adaptés. 

LM : Le SPE va se réduire aux animaux trouvés morts en ferme et au ramassage des cadavres relevant de l’intérêt général. L’audit financier réalisé doit préciser son budget qui pourrait tourner autour de 136 millions d’euros. Ce montant vous semble-t-il réaliste ? Est-il susceptible de diminuer dans le temps avec, par exemple, la réduction du nombre de points de collecte ?

B. P. : Ce chiffre correspond en tout cas aux évaluations que nous avions transmises aux services de l’Etat, lesquels ont reconnu leur transparence. Il est peu susceptible de varier parce que l’activité est assez stable. Pour diminuer franchement, il faudrait que la réduction du nombre d’adresses autorise une réduction de frais fixes. Mais comme tous marchés publics, ceux de l’équarrissage seront indexés sur le prix du fioul et autres frais variables.

LM : Les abattoirs et ateliers de découpe devraient dès l’automne passer directement des contrats pour la collecte et la destruction de leurs MRS. S’en sortiront-ils à meilleur compte ?

B. P. : Ils vont déjà récupérer la TVA, ce qui fait 19,6 % de la note MRS. Globalement, on va laisser agir la concurrence entre établissements agréés, ce qui va se traduire par une amplitude de prix en fonction de la géographie et de la taille de l’abattoir.

LM : Quelle amplitude de tarif prévoyez-vous à la tonne ?

B. P. : On peut avancer plus ou moins 20 %.

LM : Les bouchers aussi devraient passer des contrats pour leurs colonnes vertébrales de bovins. Y aura-t-il des négociations tarifaires ?

B. P. :On a commencé à prendre contact avec leurs fédérations, mais tous les bouchers ne sont pas adhérents. Personnellement, j’aurais préféré qu’ils restent dans le domaine du SPE. Nous n’aurions eu qu’un interlocuteur alors que là, il y en aura 15 000.

LM : Les dispositions techniques et sanitaires sur les déchets collectés en France doit s’aligner progressivement sur la réglementation communautaire. Les assouplissements attendus seront-ils longs à venir ?

B. P. : J’ai bien peur que ce soit lent, que ça prenne au moins une bonne année. Il faut que l’Afssa et les administrations, celle de la Santé comme la DGAL et la DGCCRF suivent les désirs du cabinet du ministre de l’Agriculture. Or, je sais qu’il y a des résistances. Pour autant, il me semble nécessaire qu’on se mette au travail rapidement avec les abatteurs sur des guides de bonnes pratiques de la collecte de déchets. Il faut se préparer au retour de leur valorisation.

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