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André Bonnard, trésorier de la FNPL
« Il faut remobiliser toute la filière contre les mammites »

Alors que l’État cherche à mieux encadrer l’utilisation des antibiotiques en élevage, l’ensemble des structures de la production et de la transformation laitière ont élaboré un plan de prévention des mammites qui entre dans sa phase opérationnelle.

André Bonnard est
producteur de lait dans la
Loire, trésorier de la
Fédération nationale des
producteurs de lait. Il préside
le groupe professionnel qui a
élaboré le plan « Prévenir et
réduire les mammites en
élevage ».
André Bonnard est
producteur de lait dans la
Loire, trésorier de la
Fédération nationale des
producteurs de lait. Il préside
le groupe professionnel qui a
élaboré le plan « Prévenir et
réduire les mammites en
élevage ».
© R.d

 

La filière laitière est-elle interpellée sur la question de l’utilisation des antibiotiques dans les filières animales ?

André Bonnard - « Il existe, dans la filière laitière, un plan permanent de surveillance des antibiotiques dans le lait qui fait qu’aucun litre susceptible de contenir des résidus d’antibiotique ne part à la consommation humaine. La destruction de ces laits est une charge collective d’environ 2 millions d’euros, assumée par la filière depuis maintenant 3 ou 4 ans. Dans la filière laitière, la sécurité alimentaire est maîtrisée et il n’y a pas de risque d’apparition d’antibiorésistance liée à la consommation de produits laitiers. »

 

En 2012, le gouvernement a lancé le plan Ecoantibio 2017, aujourd’hui la filière s’apprête à lancer un plan de prévention des mammites.

Quels sont les liens entre ces différents plans ?

A. B. - « Ecoantibio affiche deux objectifs principaux : éviter le développement d’antibiorésistance chez l’homme et réserver l’utilisation des molécules les plus nouvelles à un usage exceptionnel. Nous partageons ces objectifs tout en rappelant que l’exposition des vaches laitières aux antibiotiques est faible et principalement liée à une pathologie: les mammites. Le plan de prévention des mammites lancé par la filière en octobre dernier répond à ces préoccupations. Si on réduit et si on prévient l’apparition des mammites, on réduit de fait l’utilisation des antibiotiques en élevage laitier. D’autre part, nous constatons qu’un certain nombre d’éleveurs qui maîtrisent bien l’apparition des mammites dans leur élevage peuvent se passer du traitement systématique au tarissement tel qu’il était recommandé dans les années 90, pour ne garder qu’un traitement sélectif en cas de besoin. »

 

Dans le cadre de la loi d’Avenir agricole, les pratiques vétérinaires sont discutées. Qu’en pensez-vous ?

A. B. - « On est passé tout près d’une interdiction des antibiotiques pour les animaux. Nous nous félicitons que le texte maintienne la possibilité d’avoir recours aux antibiotiques sur la base d’une prescription vétérinaire. Les organisations vétérinaires et agricoles discutent actuellement des moyens d’assurer au mieux la surveillance sanitaire (visite sanitaire, plan sanitaire d’élevage, protocole de traitement etc.) et l’utilisation des nouvelles molécules avec une prescription à l’animal. »

 

Quels sont les enjeux du plan « Prévenir et réduire les mammites en élevage » ?

A. B. - « Il s’agit de remobiliser l’ensemble des acteurs et de remettre des compétences sur le terrain. Il faut le redire clairement, oui, il y a un lien entre les cellules et les mammites et ramener de la rationalité scientifique dans ce débat. Les mammites sont une maladie multifactorielle, on a trop laissé s’installer des discours qui effacent le lien entre cellules et mammites. Pour un éleveur, les mammites sont synonymes de contraintes dans l’organisation du travail et de pertes économiques qui peuvent être importantes.

 

UN PLAN D’ACTION POUR CONTRER LES MAMMITES

 

Les mammites représentent une perte de revenu pour l’éleveur, sans compter l’impact sur l’organisation et la charge de travail. De plus, celles-ci sont en relation directe avec le taux de cellules même si certains intervenants sur le terrain tentent de minimiser ce rapport. Malgré les compétences des éleveurs, les mammites représentent encore aujourd’hui une pathologie récurrente dont il est difficile de venir à bout et peut coûter au producteur de lait jusqu’à 30 €/1 000 l. Porté par le Cniel, un plan d’action est en cours d’élaboration pour apporter les meilleures réponses possibles aux éleveurs et aux intervenants en élevage. Par ailleurs, l’enregistrement des mammites cliniques devrait permettre de mieux appréhender la prévalence des dynamiques d’infection et d’envisager une sélection sur la base d’un index santé de la mamelle.

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