Aller au contenu principal

Grippe aviaire : la Thaïlande ploie sous le poulet congelé

Le gouvernement thaïlandais veut convaincre ses partenaires commerciaux de l’innocuité de la viande de poulet exportée.

Les ports de Thaïlande sont submergés par un millier de conteneurs de viande congelée de poulet, refoulés par l’Union européenne et le Japon, les deux gros clients du pays, en raison de la grippe aviaire, apprend-on de la presse internationale. Le retour de montagnes de poulet va créer des problèmes d’espace dans les ports du pays, a déclaré mardi le quotidien de langue anglaise « Nation », citant des sources du transport maritime. Des conteneurs partis par mer en janvier sont renvoyés vers le port de Klong Toei, à Bangkok, et celui de Laem Chabang, à environ 80 km au sud-est de la capitale. Le premier acheteur du poulet thaïlandais, le Japon, qui a importé 270 000 tonnes en 2003, avait fermé ses portes à la volaille thaïlandaise la veille de la confirmation officielle de la présence du virus de la grippe aviaire dans le pays, le 23 janvier. Le lendemain c’est son deuxième client, l’UE, qui décrétait une suspension des importations de poulet de cette origine.

Le gouvernement recherche la meilleure solution qui soit : réexpédier les cargaisons. Il « devrait rapidement négocier avec les partenaires commerciaux pour les encourager à accepter les produits à base de poulet, qui ont été certifiés scientifiquement comme étant sans danger», a déclaré une source d’informations maritimes à « Nation ». « Nous restons optimistes et espérons que les négociations sur le reconditionnement et la réexportation de nos produits feront que les problèmes dans les ports ne dureront pas au-delà de deux semaines», a ajouté cette source.

Les pays de réexportation ne seront pas forcément ceux du départ. L’UE, en particulier, maintiendra vraisemblablement un strict embargo destiné officiellement à protéger l’élevage avicole européen d’une éventuelle contamination. Celle-ci pourrait survenir au cas où une viande porteuse du virus serait consommée accidentellement par des oiseaux, qui contracteraient la maladie et la transmettrait à des élevages. Quant au consommateur, les autorités françaises précisent dans un communiqué « que la consommation de viande de volailles ne présente pas de danger pour la santé publique ». Une porte-parole de la DGCCRF confirme que la grippe aviaire en Asie reste pour l’heure « un problème agricole » et pas de consommation ni de santé humaine.

La grippe aviaire était vraisemblablement présente en Thaïlande avant les embargos. Des millions de poulets ont commencé à mourir dès novembre (les autorités sanitaires invoquaient alors le choléra et la bronchite). Les conteneurs partis en décembre ont apparemment été acceptés par les clients. La viande sans doute a été consommée en grande partie sans qu’aucune contamination aviaire n’ait pu être relevée.

Vaccination ? Les experts en discutent

Près de 26 millions de poulets ont été détruits en Thaïlande depuis la révélation de la grippe aviaire, et les complexes industriels d’exportation sont à l’arrêt. Le pays applique les consignes d’éradication données par la FAO. Sera-t-il contraint de vacciner contre le virus H5N1 sévissant actuellement, comme cela a été évoqué à l’Exposition internationale avicole d’Atlanta la semaine passée ? Cette option retarderait considérablement son retour sur le marché mondial. Les avis des experts, réunis depuis hier à Rome, ne vont pas dans ce sens. Il est question d’autoriser à vacciner dans les pays non exportateurs. Dans ces pays touchés que sont le Laos, la Birmanie, le Cambodge, l’enjeu est alimentaire. Il s’agit de limiter la destruction massive des cheptels fermiers. Les paysans seront alors moins tentés de dissimuler aux autorités sanitaires les cas suspects.

En effet, plusieurs sources révèlent l’insuffisance des indemnités versées par les gouvernements. Le fait est que l’abattage massif, nécessaire à l’éradication de la maladie en Asie, progresse trop lentement, selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture). Le but de la réunion de Rome est la mise au point d’un plan d’urgence pour faire face aux problèmes de santé publique et des animaux dans les pays touchés. Elle se tient à huis clos et doit rendre ses conclusions publiques aujourd’hui.

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Le poulet label Rouge Rungis
Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur »

Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution.…

Volaille : où l’Ukraine dirige-t-elle ses exportations en 2025 ?

En 2025 et 2026, la production de volailles en Ukraine devrait croître lentement, tout comme les exportations, selon les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio