Grippe aviaire : la production retient son souffle
Qui, du consommateur ou du commerçant est le plus méfiant à l'encontre de la grippe aviaire ? Les importateurs et grossistes en volailles de Rungis mettent la pédale douce, selon plusieurs témoignages. Le chiffre d'une réduction des ventes de 10 % circule toujours. Dans certaines régions, les magasins U relèveraient une chute de 30 % de la consommation de volailles.
Les producteurs de volailles du Gers label rouge n'ont à ce jour déploré aucune mévente, mais ressentent toutefois un petit recul de la demande depuis la fin de la semaine passée. En dépit des messages rassurants diffusés à la télé sur la consommation de viande de volaille, la déferlante médiatique pourrait faire autant de mal que la grippe aviaire elle-même, redoutent-ils.
Les industriels du foie gras, eux, « refusent de céder à la panique » en prévision des fêtes de fin d'années au cours desquelles intervient 70 % de la consommation annuelle, a rappelé hier le Cifog (interprofession du foie gras). En conférence de presse, ils ont argumenté que les foies gras à consommer en fin d'année sont pour la plupart déjà produits et que le risque de contact du consommateur avec le virus est nul, même en cas d'irruption de la maladie en France. Un rappel : la grippe aviaire s'est transmise en Asie à des humains dans des conditions de promiscuité importante. La transmission est beaucoup moins alimentaire que respiratoire, d'autant plus que le virus est détruit à la cuisson. Éleveurs et vétérinaires redoublent de vigilance alors qu'une grippe aviaire est apparue en Grèce.