Grippe aviaire : comment les éleveurs s’organisent
La semaine dernière, l'Afssa a recommandé aux aviculteurs de limiter autant que possible les contacts entre volailles élevées en plein air et oiseaux sauvages susceptibles de véhiculer une grippe aviaire. D’après nos informations, cette disposition est appliquée sans trop d'encombres. C'est ainsi que la précaution consistant à éviter d'abreuver et nourrir les volailles à ciel ouvert se met en œuvre sur tout le territoire.
Les élevages de poulets en plein air sont ceux qui demandent le moins d'adaptation. En effet, de la Bresse à Loué, les volailles disposent d'un bâtiment pour la nuit où elles sont généralement nourries et abreuvées. Les quelques éleveurs qui donnaient du grain ou de l'eau à l'extérieur sont formellement invités par leurs groupements de qualité de cesser ces pratiques. Dans le cas des poulets fermiers des Landes, qui peuvent avoir accès à des champs de maïs, seules les feuilles du pied des plantes sont susceptibles d'être consommées. Ces cultures sont destinées à être récoltées. Les épis sont enveloppés et ne peuvent attirer des oiseaux étrangers.
Elevages à risque
Les canards prêts à gaver sont les élevages qui demandent le plus d'adaptations, explique le vétérinaire conseil de Maïsadour. En effet, les canards mulards de plus de 4 ou 5 semaines sont élevés dans des enclos en plein air où ils disposent de mangeoires et d'abreuvoirs. Il est recommandé aux éleveurs de n'ouvrir les mangeoires que le temps du repas, informe-t-il, celles-ci étant refermables. Quant aux abreuvoirs, l'installation de filets « limite fortement» l'approche de canards sauvages, affirme-t-il. En effet, l'eau attire beaucoup moins ces derniers que le grain. Les canards et autres oiseaux sauvages ou migrateurs nichent dans des zones humides, près d'étangs ou de rivières. Le vétérinaire assure aussi que les élevages à risque sont connus. Ils sont généralement situés près de telles zones où nichent les migrateurs. Ces élevages sont particulièrement surveillés par les services vétérinaires qui y effectuent des sérologies.
La même vigilance n'est donc pas demandée à tous les éleveurs, mais d'ordinaire, tous font l'objet d'un suivi technique par leur groupement. Le syndicat de la volaille de Bresse plaide que les petits élevages de cette AOC sont particulièrement surveillés.
L'Afssa n'a pas recommandé pour l'heure de confiner les oiseaux élevés en plein air, jugeant la menace d'une contamination trop faible. Mais il est certain que cette précaution est contraire aux cahiers des charges. Sur le plan pratique, cela paraît simple. Toutes les bandes de poulets de chair fermiers en plein air ou en liberté disposent au moins d'un cabanon pour la nuit. Les dimensions de ce bâtiment sont généralement supérieures à celles des bâtiments fermés des élevages standards. Les volailles peuvent donc théoriquement y être laissées nuit et jour. Mais ces races rustiques au tempérament parfois nerveux pourraient mal le supporter.