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Graisses animales : les fondeurs ne cotent plus

Les transformateurs de co-produits animaux attendent l'essor du marché des graisses pour indiquer leurs prix.

Graisse pur porc incotée, graisse de volaille incotée… seul le prix de vente du saindoux raffiné est régulièrement référencé dans la page « Grande culture et alimentation animale » des Marchés du jeudi depuis janvier, ainsi que celui d’un nouveau corps gras animal, qui s’est d’abord appelé « coproduit de volaille » puis « gras de volaille brut ». Pour ce dernier, le prix indiqué n’est pas une cotation mais une référence servant à l’achat aux abattoirs, explique un informateur du journal.

Les fondeurs, industriels qui commercialisent ces graisses animales, ne fournissent plus de cotations des graisses animales destinées à l’alimentation animale au motif qu’il n’y a pas d’affaires en France. Même si les graisses animales (porcs et volailles) sont autorisées depuis plus de quatre ans en France les fabricants d’aliments n’en utilisent toujours pas. Alors qu’il sont couramment utilisés dans d’autres pays de l’Union européenne.

Stéphan Grawitz, le directeur de Solagra, une filiale de Ferso Bio, craint que cela ne dure encore 6 ou 9 mois. Les fondeurs attendent en fait la relance de l’usage des graisses de porc et de volaille. Un processus qui passera par la concertation entre la grande distribution, les fabricants d’aliments, les abatteurs, les filières animales, les pouvoirs publics et la DGCCRF. Deux obstacles restent à lever avant de réintroduire les graisses dans les aliments composés. Le premier est la grande distribution qui n’a aucun intérêt économique à désavouer l’allégation 100 % végétal qu’elle a imposée aux filières. Le second obstacle est l’absence totale de trace de protéines imposée aux fabricants par la DGCCRF. Un sérieux problème car les analyses s’affinent de jour en jour.

L’argument économique, « le plus mauvais »

Le dirigeant de Solagra a un regret : que la réhabilitation des graisses animales ne soit pas intervenue plus tôt. Aujourd’hui, les filières d’élevage invoquent l’augmentation des matières premières végétales pour prôner le retour des graisses animales. « On obère tout le boulot réalisé depuis 2001 : les tournées séparées, la spécialisation des outils, la traçabilité, les certifications… » Les graisses animales de catégorie 3, dont fait partie le saindoux purifié de consommation humaine, n’ont rien de sous produits. Leur intérêt est métabolique, non pas calorifique, insiste Stéphan Grawitz. L’argument économique avancé actuellement est « le plus mauvais sur le plan de la communication », estime-t-il.

Les cotations disparues étaient surtout utiles aux fabricants d’aliments pour chiens et chats, l’industrie du pet food utilisant 30 % de la graisse animale française. Elles servaient aussi aux vendeurs et courtiers intervenant sur les affaires à l’étranger, ainsi qu’à quelques recycleurs d’huiles et graisses usagées. Quand elles reparaîtront, il est probable que les fabricants d’aliments du bétail les redécouvriront à une autre échelle de prix.

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