Fromages : un nouveau laboratoire à Aurillac
Créé en 1972 à la demande des professionnels du fromage d’Auvergne, le laboratoire de recherches fromagères d’Aurillac est devenu inadapté au fil des ans, ne répondant notamment plus aux normes imposées pour la manipulation des micro-organismespathogènes.
Il a donc été décidé de créer un nouvel ensemble moyennant un investissement de 2,6 M Eur afin de doter l’Auvergne d’un outil unique en France dans le domaine fromager et d’en faire une structure de référence au niveau européen. Un projet rendu possible grâce à l’apport de fonds européens de développement régional, de l’Inra, du Conseil régional d’Auvergne, du Conseil général du Cantal et de la Communauté d’agglomération d’Aurillac et qui devrait voir le jour en septembre prochain.
L’enjeu est important en Auvergne puisque ce laboratoire, dépendant de l’Inra, a notamment pour objectif de fournir des données scientifiques pour aider les filières traditionnelles dans la maîtrise de la sécurité et de la qualité de leurs fromages. Or, le Massif Central est considéré comme « la première montagne fromagère de France » aussi bien par les tonnages produits que par la diversité de ses fromages. Ainsi, pas moins de 10 fromages AOC y sont produits avec les laits des trois grandes espèces laitières françaises.
Ouverture sur l’Europe
Les recherches menées visent plus particulièrement à comprendre l’incidence des facteurs de production mais surtout le rôle des micro-organismes sur les qualités sanitaires, nutritionnelles et sensorielles des fromages. Son implantation permet ainsi aux chercheurs de mener leurs études par exemple sur les productions fermières au lait cru.
« Nous avons 5 objectifs majeurs, précise Marie-Christine Montel qui dirige le laboratoire : Enrichir l’argumentaire de défense des fromages au lait cru, contribuer à l’élaboration des normes, permettre de promouvoir les filières de qualité, participer au développement des sociétés locales tel que le Laboratoire interprofessionnel de production et générer de nouveaux secteurs d’activité comme la mesure de la biodiversité ». Sur le site d’Aurillac, les différentes structures de recherche, de développement et d’enseignement agissent en synergie. Un plateau technique en biologie moléculaire a été initié en collaboration avec le Laboratoire interprofessionnel d’analyses laitières et l’IUT dans le cadre de l’axe « qualité des aliments ». Un projet de plate-forme technologique, piloté par l’École nationale des industries du lait et de la viande, a vu le jour pour répondre aux besoins d’innovation des PME et PMI dans l’agroalimentaire (fromages, plats cuisinés). Le laboratoire soutient cette plateforme par son apport en terme de recherche. Par ailleurs, le laboratoire s’investit dans l’enseignement universitaire local en dispensant des cours à l’IUT d’Aurillac. En outre, le Laboratoire est à une vocation internationale qui va continuer à se développer, une collaboration avec la Grèce étant déjà établie.