France-Chine : les céréaliers cultivent leur partenariat
«Cofco importera de France, selon les usages commerciaux courants et au prix du marché, 500 000 tonnes de blé panifiable durant la campagne », est-il écrit sur le protocole franco-chinois signé le 21 avril des mains du président de Cofco, l’organisme public chinois d’achat des denrées stratégiques, et de Jean-Jacques Vorimore, président de France Export Céréales, représentant les opérateurs français. Ce dernier, qui accompagnait le Premier ministre dans son déplacement à Pékin, entend par ce mémorandum prolonger le courant d’échange établi depuis deux ans antre la France et la Chine, alors qu’un dernier bateau termine d’acheminer les 700 000 tonnes conclues l’an dernier. La caution gouvernementale a été décisive.
Mais Jean-Jacques Vorimore souligne le caractère déterminant de la relation commerciale qui s’est établie à travers l’ambassade de France à Pékin et les missions de France Export Céréales auprès des industriels chinois. Ce sont en fait 1 à 2 millions de tonnes de blé que Paris espère vendre en Chine en 2004-2005, grâce à la coopération technique entre les deux pays. Ainsi, France Export Céréales a fait don à Canton fin 2004 d’un échantillon de 300 tonnes de blé qui a servi à fabriquer des nouilles et des pains vapeur « d’excellente qualité », a vanté le représentant français en conférence de presse hier. Le passage de blés « hard » américains à des blés français « moyennement protéinés » nécessite de régler les moulins mais il révèle un meilleur rendement en farine. Début avril 2005, un séminaire co-organisé avec Cofco a réuni les industriels de la région de Canton, importatrice de blé. Ces actions vont se poursuivre à la manière d’un « service après vente », promet l’organisation française.
Pour preuve de cette volonté d’aide technique, Jean-Jacques Vorimore a signé à Pékin le 21 avril un second mémorandum « de coopération sur les techniques de stockage de céréales »avec la China National Grain Reserve Corp. (Sinograin), dans lequel l’Onic chinois reconnaît la France comme « l’un de ses partenaires privilégiés en matière de technique de stockage des grains». Une expertise aura lieu les mois prochains. Il ne manque plus aux exportateurs français que la détermination de l’UE à accorder des restitutions aux bons moments. Sur ce point, les nouveaux États membres ont entravé la demande française au cours de la campagne qui s’achève, a admis J.-J. Vorimore. Ce dernier ne se fait pas d’illusion sur les débuts de la prochaine campagne. Ils seront « difficiles », vu la cherté de l’euro, avant l’obtention des restitutions qui s’imposent face à l’accumulation des stocks européens.