France Champignon s’est rétabli
Lors de l'entrée majoritaire de Butler Capital Partners dans son capital, en 2004, France Champignon affichait une santé chancelante. Mais au terme d'un plan drastique (fermetures de sites) et de lourds investissements dans des « maisons de culture » en lieu et place des traditionnelles caves naturelles, le n° 1 européen du champignon s'est sorti de l'ornière.
L'entreprise a annoncé cette semaine le retour à un résultat positif en 2007, et un chiffre d'affaires en progression de 15 %, pour atteindre 235 millions d'euros. « Auparavant, nous avions une vision très agricole. Après une étape de modernisation industrielle pour redonner de la compétitivité, nous développons une stratégie de valorisation par l'innovation » a expliqué Alain Chamla, président du groupe.
La nouvelle dynamique qui touche le marché du champignon, en légère hausse après plusieurs années de chute, vient s'ajouter à la réussite des produits. Le lancement de références de plus en plus élaborées (et donc à la valorisation élevée) est un succès, qui profite à la marque Royal champignon.
Usage « légume »
Propriété de l'entreprise, elle est la seule marque nationale du secteur en champignon transformé, et distribue des boîtes de champignons de Paris émincés (2,07 euros le kilo) jusqu'aux Apéro'Champi à grignoter (9,16 euros/kg). Le développement de l'usage « légume » a débouché sur des champignons cuisinés prêts à poêler ou encore des champignons à la grecque à déguster en entrée froide, une sophistication d'un marché jusque-là basique qui touche également les MDD. Les ventes à l'industrie (pour les pizzas, les soupes, les préparations) connaissent aussi une embellie, mais avec 46 % de parts de marché dans l'hexagone, il sera difficile de faire mieux pour France Champignon.
L'entreprise qui affiche une forte volonté de s'internationaliser a connu une croissance de 24 % en dehors de la France sur l'exercice 2007, une zone qui représente un tiers des ventes.
L'Europe du Sud et de l'Est (notamment la Russie) sont les prochaines cibles, avec une stratégie offensive en 2008. Sur les 12 prochains mois, France Champignon ambitionne d'augmenter ses ventes de 10 % pour atteindre 260 millions d'euros, en doublant la part des nouveaux produits. Et d'ici deux ans, le niveau d'activité à l'international a été fixé à 40 %, en s'appuyant notamment sur les distributeurs partenaires (Carrefour, Rewe, Metro, Sainsbury) et les zones à forte croissance. En parallèle, le fort endettement doit se réduire, tout en doublant l'Ebitda (plus de 8 % attendu en 2008), histoire de clore un chapitre tourmenté de l'histoire de l'entreprise.