Filière Bleu-Blanc-Coeur : désormais les éleveurs payent en monnaie CO2
Construite il y a 13 ans autour de préoccupations nutritionnelles et notamment de l'enrichissement en oméga 3 des produits animaux (lait et viande), la filière Bleu-Blanc-Coeur démontre aujourd'hui l’intérêt environnemental de sa démarche. En début d'année, elle lançait la monnaie CO2. Au Space, en septembre dernier, elle annonçait la mise en service de cette nouvelle monnaie.
Le 15 août 2013, un groupe pilote composé de 18 éleveurs laitiers d'Ille et Vilaine et 10 prestataires de l'agro-fourniture de la même zone géographique ont accepté de jouer le jeu de la monnaie CO2 sur la base d'une valeur de 100 euros la tonne. Via Internet, les éleveurs peuvent acheter, auprès des fournisseurs engagés, des produits vertueux vis à vis de l'environnement avec la monnaie CO2 présente sur leur compte épargne.
La reconnaissance par les Nations unies en août 2012, de Visiolait, la méthode de Valorex brevetée par l'Inra pour mesurer la baisse des émissions de méthane à partir de l'analyse rapide des acides gras du lait ouvrait la porte aux crédits carbones monétisables. En 2013, l'état français a crédité le compte de Bleu-Blanc-Coeur de 9592 tonnes de CO2.
Incitation à réduire les émissions de méthane, la monnaie CO2 peut être un accélérateur de l'économie du carbone. Une baisse de 10% des émissions de méthane entérique des ruminants représenterait une économie de 2.6 millions de tonnes d'équivalent CO2 ( les émissions de 1.5 million de voitures en un an).