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Fièvre catarrhale : l'incompréhension monte

Le secteur de la viande est déçu, après l’annonce de nouvelles aides liées à la fièvre catarrhale. « Nous allons nous mobiliser fortement pour faire valoir une réalité que décidément l’administration ne comprend pas », réagit dans un communiqué la FNSEA, en soulignant le caractère « très nettement insuffisant » des mesures dévoilées vendredi. De son côté, la FNICGV se plaint que les abattoirs et leurs salariés soient « exclus » du plan de soutien. « Les autorités nationales refusent d’appliquer le droit communautaire en bloquant, en infraction avec les règles internationales, les livraisons de bétail des 16 départements du Nord Est de la France vers les abattoirs situés hors de ces régions», souligne la fédération. Un exemple de l’incompréhension entre pouvoirs publics et professionnels a été donné à l’assemblée générale de la Fédération des commerçants en bestiaux (FFCB), vendredi dernier. Michel Fuzeau, directeur de cabinet, s’est fait chahuter par la salle. « Il n’y a pas d’effondrement des prix par rapport à l’an passé. On observe même une légère progression selon les animaux », a soutenu le bras droit de Dominique Bussereau. Des voix se sont alors élevées pour lui répondre qu’avec la crise, « il n’y a pas de marché ».

Parmi les nouvelles aides annoncées figurent des prises en charge de cotisations de la MSA, d’un montant de 400 000 euros, pour les éleveurs en difficulté situés dans les quatre départements affectés par un périmètre de circulation interdite (Aisne, Ardennes, Meuse et Nord). Des reports de cotisation de MSA, des prises en charge d’intérêt bancaire, des reports de cotisations sociales et de charges fiscales seront également accordés pour les éleveurs en difficulté dans les 16 départements du nord-est de la France où la circulation des animaux est réglementée. Une enveloppe d’un million d’euros du Fonds d’allégement de charges (FAC) sera déléguée aux préfets des 16 départements, dont 600 000 euros seront destinés aux quatre départements affectés par un périmètre interdit. Enfin, les coûts d’analyses, de visites vétérinaires prévus dans le cadre des dérogations, seront pris en charge, ainsi que les coûts de chômage partiel qui seront pris en compte à 80 % pour les entreprises du secteur.

Au-delà des aides, les professionnels réclament l'allègement des restrictions sanitaires. Une réponse est attendue cette semaine de la part de l'Afssa. L'agence a été saisie pour revoir son avis sur la limitation des mouvements d'animaux et des abattages, en tenant compte de l'évolution récente des températures. « Des dérogations pour les déplacements vers l'élevage peuvent être accordées 40 jours après la fin d'activité du vecteur de la maladie », a déclaré Eric Dumoulin, de la sous direction Santé et Protection animale à la DGAL, vendredi devant les négociants. Parmi les mesures envisagées à court terme figurent la sortie du périmètre d'interdiction pour l'engraissement en zone de protection (sous condition de dépistage virologique), la sortie de veaux de huit jours et de broutards situés en zone de protection vers des ateliers en zone de surveillance, la sortie de reproducteurs situés en zone de protection pour l'élevage en zone de surveillance (sous condition de test sérologique). Après la fin d'activité vectorielle, une simplification du zonage sera possible. Des mesures prévoient la levée des arrêtés préfectoraux portant déclaration d'infection (APDI) dans les cheptels infectés, la suppression des périmètres interdits (soumise à validation de la Commission), le regroupement des zones de restrictions, avec la possibilité d'affiner par canton la limite des 150 kilomètres autour d'un foyer.

Concernant la mise en oeuvre des dérogations, la sortie des ruminants pourra s'effectuer après des tests individuels (sérologiques ou PCR), sauf pour les jeunes nés après la fin d'activité vectorielle. Au printemps 2007, deux cas de figure peuvent être distingués. Soit, le virus circule à nouveau, avec pour conséquence un nouveau zonage, soit il reste absent et la zone unique perdure avec aussi des mouvements dérogatoires simplifiés.

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