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Evian croît sur le fret ferroviaire


Les trains arrivent à l'intérieur de l'usine, en fin de chaîne d'embouteillage.
À quelques jours de l'examen de la réforme ferroviaire, les industriels agroalimentaires cherchent encore le meilleur mode de transport pour leurs marchandises. Evian qui rénove entièrement son usine a décidé de poursuivre son engagement dans le rail. Reportage.

Pas évident d'accorder encore du crédit au fret ferroviaire alors que le gouvernement prépare une réforme et que le camion n'a jamais été aussi pratique et rentable pour les marchandises. Evian, qui dispose de la plus grosse usine d'embouteillage d'eau au monde avec un débit de 5 à 6 millions de cols par jour – soit l'équivalent d'un terrain de foot de palettes chaque jour – ne démord pas de ce système de transport. Alors que l'usine d'Evian est engagée dans un large programme de rénovation industrielle – 75 % du site, soit 75000 m2 , sera modifié entre 2011 et 2017 : agrandissement, rénovation, réorganisation de la production et du stockage... – l'industriel a décidé de conserver son système logistique par le rail.

Cinq trains complets par jour

Le site industriel utilise déjà le train pour 60 % de ses exportations. Il charge 150 wagons par jour, soit 5 trains complets de marchandises, principalement à destination des capitales européennes. « Notre stratégie de transport s'articule autour du rail depuis le début. Il correspond parfaitement à notre produit (pondéreux et volumineux, ndlr) et à nos implantations (60 % du chiffre d'affaires réalisé à l'exportation, ndlr) », explique Stéphane Dupays, directeur de l'usine à Evian. D'ailleurs, l'unité de production tourne autour de ce mode de transport avec les trains qui arrivent directement à l'intérieur de l'usine, en fin de chaîne d'embouteillage. Autre avantage indéniable du rail : la réduction d'émission de gaz à effet de serre.

RÉFORME FERROVIAIRE DÈS LE 16 JUIN AU PARLEMENT

À partir du 16 juin prochain, les députés étudieront le projet de réforme ferroviaire. Celui-ci vise à réorganiser les rôles et missions entre la Sncf et le Réseau ferré de France (RFF) avec la création d'une troisième entité qui chapeauterait les deux premières, afin de stabiliser la dette du secteur (44 milliards d'euros) et préparer la filière à l'ouverture totale du marché. Si l'objectif du gouvernement est de rendre le rail plus attractif pour les voyageurs et les marchandises, avec des investissements plus réfléchis et concentrés, les acteurs privés et syndicats du secteur dénoncent l'inefficacité de la réforme sur la dette et le danger d'un manque d'investissement sur les lignes les moins fréquentées, comme celles utilisées par le fret.

Cumulé aux autres actions écologiques de la marque comme la réduction du poids de l'emballage, le rail a permis de réduire de 40 % l'empreinte carbone.

Le rail a permis de réduire de 40 % l'empreinte carbone ”

Un argument de poids pour Danone Eaux France qui martèle depuis le début de l'année que son eau d'Evian est un produit 100 % naturel. Suite à une étude réalisée pour le groupe par Ifop en juillet 2013, ayant révélé que 7 consommateurs sur 10 pensent que l'eau en bouteille subit des traitements ou des adjonctions de produits, Danone Eaux France a décidé de lancer une grande vague de communication, baptisée Origine. L'ensemble de ses marques (Evian, Badoit, Volvic, Salvetat) sont concernées.

” D'un point de vue logistique, Evian assure avoir trouvé l'équilibre entre écologie, économie et efficacité. Mais la marque bénéficie de l'expérience et du soutien de son groupe, Danone. Les autres IAA françaises pourront-elles trouver un intérêt au rail avec la réforme ? Difficile à dire, d'autant que le train n'offre pas de réponse à la problématique du « dernier kilomètre » et que d'autres alternatives au rail se développent. Le gouvernement a autorisé l'année dernière la mise en circulation d'un camion 44 tonnes. Une étude réalisée par le cabinet allemand K+P Transport Consultant a montré que ces camions pourraient capter 35 % du fret rail sur la zone euro, s'ils se développaient.

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