European Dairy Plateform à Dublin en Irlande
Le Congrès d'EDA, l'association laitière européenne, a rassemblé le 16 novembre dernier près de 200 personnes à Dublin en Irlande autour de la thématique du « futur vert de l'industrie laitière européenne ».
« Construire des fondations plus durables en termes d’empreinte environnementale n’est pas un choix mais un devoir. Le succès de notre industrie a toujours eu pour base la durabilité économique, sociale et environnementale », a exprimé Michel Nalet (groupe Lactalis) réélu à la présidence d’EDA pour deux ans. Lors de la première table ronde du Forum laitier européen, qui s’est tenu cette année à Dublin en Irlande, le commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan, s’est réjoui de l’implication du secteur dans le développement durable. Il a rappelé les principaux défis à relever et les engagements de l’UE dans l’Accord de Paris. « La lutte contre le réchauffement climatique nécessite une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre. L’Europe s’est fixé pour objectif une baisse de 40% de ses émissions entre 1990 et 2030. L’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à hauteur de 32% et l’amélioration de l’efficacité énergétique font aussi partie des engagements forts pris à l’échelle européenne ». Phil Hogan a annoncé la préparation d’une stratégie de neutralité carbone à l’horizon 2050 qui devrait être dévoilée par la Commission européenne dans les prochains mois. La contribution du secteur agroalimentaire à l’effort collectif est indispensable. Phil Hogan a ainsi mis en perspective les propositions faites par l’UE début juin pour revoir la PAC post 2020 insistant sur la prise en considération du climat, de l’énergie, des sols, de la biodiversité, des paysages…. Mais pas que : « le développement durable ne concerne pas seulement l’environnement. Les fermiers sont en première ligne. Leur activité doit elle aussi être durable », a-t-il insisté.
PAC POST 2020
Répondant à Jorge Boucas, directeur de Sodiaal, il a fustigé ceux qui l'accusent de vouloir renationaliser la Pac . « La flexibilité proposée permet de répondre d’une façon plus spécifique au niveau local avec la possibilité de mettre en place des initiatives nationales de soutien aux démarches de progrès. Les problématiques sont différentes d’un pays à l’autre. L’activité agricole représente en moyenne 10% du total des émissions de gaz à effet de serre en Europe mais dépasse 30% dans certains pays comme l’Irlande. Le secteur fait également face à des problématiques d’émission de phosphate. Des solutions doivent parfois être mises en oeuvre rapidement comme cela a été le cas aux Pays-Bas avec une réduction du cheptel de 122 000 vaches en 9 mois. La responsabilité est donnée aux Etats pour qu’ils agissent au mieux ». Un système de conditionnalité est par ailleurs envisagé pour renforcer le lien entre les aides financières accordées et la mise en oeuvre effective de bonnes pratiques d’élevage.
PRODUITS LAITIERS VERSUS PRODUITS VEGETAUX
A la question posée par Robert Brzusczak (groupe Savancia) sur la place des produits laitiers face aux produits végétaux qui usurpent leur identité, Phil Hogan a révélé l'intention de Commission de faire appel à la science ; l’objectif étant de définir des critères qui permettent de statuer sur les avantages nutritionnels, l’accessibilité et le moindre recours aux additifs de ces alternatives et de communiquer en conséquence. En ce qui concerne l’évaluation des impacts environnementaux, les études scientifiques sont peu nombreuses. Jeremi Hill, responsable scientifique et technique de Fonterra a mentionné toutefois celles réalisées récemment en Nouvelle-Zélande et qui montrent que la consommation d’eau est en moyenne de 44 litres par Kg de viande de boeuf contre 57 litres par Kg de blé.
Richard Laxton, responsable environnement d’Arla et président de la commission développement durable d’EDA a insisté sur l’importance de communiquer autour des qualités nutritionnelles des produits laitiers et leur place dans une alimentation durable. Il a appelé aussi à faire connaitre plus largement les efforts réalisés par les acteurs de la filière ainsi que les objectifs ambitieux que le secteur se fixe dans le domaine du développement durable. La déclaration de Rotterdam établie en 2016 constitue une réelle opportunité. "26 pays à forte activité laitière ont déjà signé cette déclaration", a clamé Caroline Emond, Directrice générale de la FIL.