Euréa Coop s’ancre solidement dans la Loire et la Haute-Loire
Par leur vote à l’unanimité de la fusion des Sica CBA et Agricel 43 en une seule entité, Euréa Coop, les adhérents des deux Sica ont accordé leur confiance dans une entreprise de taille critique, financièrement solide et porteuse d’un « plan stratégique sur 5 ans » qui devrait le positionner en « acteur majeur » de la distribution et du service de la Loire et de la Haute-Loire. Le groupe Euréa, qui donne lieu à la nouvelle coopérative, présente des comptes 2006-2007 assainis. Il a « réduit des centres de pertes », explique Vincent Scottez, le directeur général. La cession de sa filière volailles de la Drôme en 2006 a été décisive.
Le groupe avait deux usines d’aliment pour volaille dont une à Crest dans la Drôme, et commercialisait les volailles en vif. L’épreuve de la crise de la grippe aviaire a été l’occasion de céder ces actifs aux éleveurs drômois. D’un coup, le périmètre du groupe s’est resserré sur la rive droite du Rhône, en Loire et Haute-Loire, le tonnage d’aliments produits s’est concentré sur deux usines (à Feurs dans la Loire et à proximité) et réduit son tonnage fabriqué de 380 000 t à 200 000 t (170 000 en 2006-2007).
« Il était risqué de fabriquer 80 % d’aliments pour les élevages hors sol, considère Vincent Scottez. Aujourd’hui, le volume produit se répartit à 60 % en aliments pour porcs et volailles et à 40 % en granulé et mash pour ruminants. Cette restructuration a fait remonter le résultat net au-dessus de 1 % du chiffre d’affaires de 160 millions d’euros », se félicite le directeur général qui vise un ratio de 2 %.
En nutrition animale, Euréa est le premier distributeur incontestable en Loire et Haute-Loire aux côtés de Tellus, d’Evialis et de bien d’autres. Le responsable de cette branche, Didier Marie, rappelle que cette activité est certifiée « Opticoop » pour les services rendus aux éleveurs adhérents, qui sont près de 4 000 (sur 6 000 adhérents). Il fait remarquer la stabilité du volume distribué d’aliments pour ruminants depuis l’année 2000, malgré la disparition de 32 000 vaches laitières.
Stabilité et qualité
Grâce à cette stabilité, l’usine de Feurs supporte mieux l’affaiblissement de l’élevage de broutards pour l’Italie, Euréa approvisionnant notamment les filières qualité Charolais Label Rouge, Montbéliarde Qualité, Filière qualité Carrefour, Agneau Label. L’aliment pour porcs, distribué par la filiale Aliréa, a lentement réagi à la flambée des matières premières. « Nous avons eu la chance, jusqu’au 31 décembre, d’être relativement bien positionnés sur les achats », commente Didier Marie. En termes de changements, les automatismes ont été améliorés et l’usine de mash de Civens pourrait être rattachée à l’unité de Feurs.
Par ailleurs, Euréa remet en service un embranchement ferroviaire à Feurs, sur la ligne Roanne-Clermont pour s’approvisionner en pondéreux. Un premier train d’engrais a été livré en janvier.
Par ailleurs, très implantée dans la distribution grand public, avec 60 magasins Gamm Vert ou Agris Sud-Est, Euréa projette de s’investir dans le négoce de fourrages et de s’associer à des projets de développement durable.