Etats-Unis : polémique sur un 2e cas d’ESB
La possibilité d’un deuxième cas d’ESB sur le sol américain éveille des soupçons dans l’opinion publique sur la fiabilité des mesures actuelles de surveillance et de prévention. Vendredi soir, le secrétaire d’État en charge de l’Agriculture, Mike Johanns, a annoncé qu’un bovin soumis au test de détection de l’ESB Western Blot a donné un résultat « faiblement positif », faisant cette nuance parce que ce résultat a été obtenu à partir d’une matière cérébrale fortement concentrée.
Ce bovin est l’un des trois sujets qui avaient donné des résultats négatifs « peu concluants» avec les méthodes consacrées de détection, c’est-à-dire un test rapide et une analyse immuno-chimique. Des échantillon des trois animaux ont subi en plus un test Western Blot à la demande de l’inspecteur général de l’USDA, dont l’un s’est révélé positif. Devant ce cas inédit, l’autorité sanitaire fédérale a envoyé des échantillons au laboratoire de référence de l’OIE pour l’ESB à Weybridge, en Angleterre. Elle en attend une éventuelle confirmation dans les deux semaines. Mais elle compte aussi sur des échanges avec les spécialistes anglais sur l’interprétation d’un tel cas.
Aux journalistes américains qui mettent en doute la méthode immuno-chimique de vérification, l’administration rappelle que celle-ci est reconnue internationalement par l’Office international des Epizooties (OIE), au même titre que le Western Blot qu’un groupe de consommateurs avaient réclamé en février dernier.
R-Calf USA souffle sur les braises
Un syndicat de « ranchers» du Montana et des associations de consommateurs se sont emparés de la nouvelle pour réclamer un durcissement des mesures de prévention contre l’ESB aux États-Unis. Ce syndicat, R-Calf USA, est celui qui a obtenu le prolongement de l’embargo sur le bétail vif du Canada, qui devait prendre fin en mars dernier. Quelques membres du Congrès sont tout prêts à défendre leur opinion, certains étant favorables à la fermeture définitive de la frontière canadienne.
Cette agitation indispose fortement l’industrie américaine de la viande qui espère recouvrer bientôt ses marchés japonais et sud-coréen. Elle met en position délicate l’administration américaine. En dépit de l’assurance, affichée par celle-ci, qu’un éventuel deuxième cas d’ESB ne nuirait pas aux négociations en cours, étant donné la faible prévalence de la maladie aux États-Unis et le retrait des MRS. Tandis que les éleveurs canadiens attendent de marquer un point.