Etats-Unis : l’export va bientôt redémarrer
Le fleuve Mississippi, l'artère du grand bassin céréalier du centre des Etats-Unis, devrait retrouver sa fonction exportatrice de soja et de maïs plus vite que prévu. D'une part, le canal de navigation, partiellement ensablé par le passage de l'ouragan Katrina, n'a pas subi de dégâts trop importants, explique Terry Francl, économiste en chef du syndicat Farm Bureau. Les navires qui ne dépassent pas 39 pieds (environ 13 mètres) de tirant d'eau sont déjà autorisés à y circuler, de jour seulement. D'autre part, le port de la Nouvelle-Orléans, qui voit chaque année transiter près de 55 % des exportations américaines de céréales et de soja, devrait pouvoir fonctionner quasiment à plein la semaine prochaine, estiment les experts. Les capacités de chargement des céréales sont à nouveau opérationnelles à 63 % dans l'embouchure du Mississippi, a indiqué mercredi le secrétaire à l'Agriculture Mike Johanns. La plupart des installations vouées aux exportations de grains sont situées à l'ouest de la Nouvelle-Orléans, dans une zone relativement épargnée par l'ouragan.
Selon un communiqué du Farm Bureau fédéral, le rythme des exportations devrait être rétabli dans trois semaines, si bien que les pertes en termes d'exportations de grains «devraient être minimes». C'est aussi ce que pensent les analystes généralement, dont Victor Lespinasse, économiste chez AG Edwards. Ce dernier pense que tout devrait être revenu à la normale avant l'arrivée de la récolte de soja, attendue dans une quinzaine de jours. Les quelques barges de maïs encore bloquées le long du Mississippi et du Missouri proviennent de la récolte précédente, précise M. Francl.
L'industrie avicole se remet elle aussi de la catastrophe. La Russie, qui importe les trois-quarts des viandes de poulet chargées dans le golfe du Mexique, s'apprête à reprendre ses réceptions, les services vétérinaires américain ayant donné toutes les assurances demandées par l'autorité sanitaire russe.
Néanmoins, Tyson Foods a revu à la baisse ses prévisions de résultats du fait de l'endommagement de ses 5 sites du Mississipi. L'entreprise perdrait 20 millions de dollars du fait de destructions d'élevages, de la perte de viandes congelées et de la suspension de l'activité.