EST : ce qui va changer l'année prochaine
La Commission européenne suit sa « Feuille de route pour les EST ». Cela devrait conduire à plusieurs assouplissements de la lutte contre les encéphalopathies spongiformes transmissibles. Un avis de l'Efsa est attendu dans les prochaines semaines concernant les Matériels à risque spécifiés (MRS). Sur cette base, un relèvement de 24 à 30 mois de la limite d'âge pour le retrait de la colonne vertébrale pourrait intervenir. D'autres modifications, visant notamment les intestins, seront examinées sur la base des nouvelles connaissances scientifiques.
Des discussions sont prévues au sein de la Commission en vue d'une révision éventuelle du programme de surveillance des bovins. Le dépistage de l'ESB pourrait devenir aléatoire sur les jeunes animaux (par exemple de 30 à 48 mois) dans les pays qui pratiquent depuis au moins six ans l'interdiction des farines animales. Par ailleurs, un objectif vise à supprimer la mise à mort et la destruction immédiate de la cohorte liée à un cas positif d'ESB. Des discussions seront engagées sur la possibilité de reporter l'abattage à la fin de vie productive, comme le prévoit le code sanitaire international. Une réhabilitation des peaux de ces animaux est également possible.
D'autres discussions porteront l'année prochaine sur la question de l'utilisation de farines de poisson dans l'alimentation des jeunes ruminants. A l'heure actuelle, ces produits sont seulement autorisés, dans le cadre de dérogations, pour les non ruminants. Bruxelles pourrait faire preuve d'une certaine tolérance en ce qui concerne la présence de quantités négligeables de protéines animales dans tous les aliments pour animaux.
La Commission souhaite revoir les mesures d'éradication chez les ovins et les caprins, qu'elle juge « disproportionnées». Ces dernières impliquent en effet la destruction de nombreux animaux, même lorsque l'ESB peut être exclue. En France, le gouvernement vient d'annoncer la fin du dépistage systématique chez les ovins de plus de 18 mois à l'abattoir. Les tests de tremblante seront donc pratiqués sur un échantillon minimum de 42 400 animaux. Début 2007, les discussions européennes pourraient porter sur un assouplissement de la surveillance des petits ruminants.